Par Maurice Moissonnier
Né le 26 janvier 1882 ; petit commerçant (libraire) et coiffeur ; militant communiste du Rhône, animateur de l’ARAC.
Dès 1910, Marius Dauvergne avait adhéré au Groupe d’étude sociale du IIe arr. de Lyon et au syndicat des ouvriers coiffeurs CGT. Il subit une condamnation en raison de son action pendant les grèves de 1910.
Appelé au service militaire, le 1er octobre 1913, il fit la guerre, fut blessé au front et interné en Bavière au camp d’Hammelburg. À son retour, en 1919, il participa à la fondation de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) où il assuma des responsabilités locales (membre de la commission exécutive fédérale puis secrétaire fédéral) et nationale (comité national).
Il avait donné en 1920 son adhésion au Parti socialiste SFIO et prit position en faveur de l’adhésion à la IIIe Internationale. Secrétaire de la 2e section du PC à Lyon, il fut élu en 1923 membre du comité directeur de la Fédération du Rhône, poste qu’il semble avoir occupé un an. En 1929, alors qu’il était secrétaire du syndicat unitaire des coiffeurs il contribua à la création d’une école professionnelle de la coiffure, unique dans la région.
Il fut candidat en 1925 aux élections municipales dans le IIe arr. de Lyon et, en 1937, aux élections au conseil général dans le 10e canton. Il obtint 1 721 voix au 1er tour et se désista au second en faveur du candidat socialiste. Il représentait alors l’Action combattante au sein du comité départemental de Front populaire. Il participait en outre à la direction du Secours rouge devenu à ce moment Secours populaire de France.
Le 17 janvier 1940, le préfet du Rhône E. Bollaert signait un arrêté d’internement au fort Barraux contre Dauvergne considéré comme dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique. Après la débâcle de juin 1940, il fut transféré au centre de séjour surveillé d’Oraison (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) d’où il s’évada. Il fut de nouveau appréhendé le 25 août 1941 à Tarascon et interné de nouveau.
Après la Libération, Dauvergne continua à militer dans les organisations d’anciens combattants.
Par Maurice Moissonnier
ŒUVRE : Est-il possible de sauver la paix ? préface de Félix Brun député du Rhône et vice-président de l’ARAC, Éditions sociales internationales, 1938 (brochure).
SOURCES : Lyon-Républicain, octobre 1937 (enquête sur les partis de gauche dans le Rhône). — La Voix du Peuple, hebdomadaire du PC octobre 1937. — Documents personnels fournis par l’intéressé.