DAVID Jean-Pierre

Fils d’un ouvrier ébéniste devenu contremaître, et d’une couturière, Jean-Pierre David effectua ses études au cours complémentaire de Chauvigny puis au collège Saint-Stanislas de Poitiers. Bachelier (philosophie), il commença des suppléances d’instituteur dans les Deux-Sèvres. Il fut appelé au service militaire en Algérie. En raison de son opposition à la guerre, interdit d’EOR, il resta soldat de deuxième classe dans un régiment de tirailleurs algériens (janvier 1958-avril 1960).

À son retour, il adhéra à la Fédération nationale des anciens d’Algérie, créa puis présida le comité de Chauvigny. Toujours instituteur suppléant, titulaire du certificat d’études littéraires générales obtenu à la faculté des lettres de Poitiers en 1961, il effectua un stage d’une année à l’École normale d’instituteurs de Poitiers pour obtenir le CAPCEG. Il enseigna l’histoire et la géographie au collège d’enseignement général de La Roche-Posay, puis au CEG devenu collège Gérard Philipe de Chauvigny jusqu’à sa retraite en 1995. Il s’était marié en décembre 1968 à Chauvigny avec une pharmacienne. Le couple eut un fils.

Jean-Pierre David adhéra au Parti communiste français en 1961 et entra au comité de la fédération de la Vienne en 1962. Après avoir effectué le stage réservé aux instituteurs communistes (1962), il devint, deux ans plus tard, membre du bureau fédéral, responsable de l’organisation et, à partir de 1970, responsable du travail des élus. En 1971, il entra à la direction nationale de l’Association des élus communistes et républicains. En 1973, il suivit les cours de l’école centrale du PCF d’un mois.

Aux élections municipales de Chauvigny, en 1965, au deuxième tour, il fut un des deux élus sur la liste communiste, en recueillant 1 458 voix sur 2 171 suffrages exprimés. Il fut réélu en 1971. En 1977, la liste de gauche qu’il conduisait l’emporta et il fut élu maire. Mais sa liste échoua en 1983 et il siégea comme conseiller municipal jusqu’en 2002. Il demeura responsable départemental de l’AECR et participa aux travaux de la commission, présidée par le préfet, chargée d’étudier la question des fusions de communes.

Jean-Pierre David fut candidat au conseil général en 1967. En 1973, il se présenta contre le conseiller sortant de droite, et après avoir obtenu 1 549 voix au premier tour, il l’emporta le dimanche suivant avec 2 477 voix, grâce à un bon report des voix. En 1979, arrivé en deuxième position avec 2 212 voix, il fut battu avec 2 884 voix, en raison d’un report particulièrement mauvais des voix du candidat socialiste, premier adjoint au maire de Chauvigny, alors que le pourcentage total des voix de gauche atteignait 61 % au premier tour. Il se représenta sans succès en 1985, 1991, 1997.
Il fut aussi candidat en deuxième position sur la liste de « Rassemblement pour un vrai changement » aux élections régionales en 1991. Il confia alors à un journaliste qu’il aimait les voyages vers la Méditerranée, la peinture et la chasse pour rétablir « le contact avec la nature ».

Candidat aux élections législatives de 1967 dans la 3e circonscription (Montmorillon), il arriva en deuxième position avec 14 577 voix sur 69 244 inscrits (27 % des suffrages exprimés). Candidat en 1968, il était à nouveau en deuxième position avec 10 291 voix sur 68 018 inscrits. En 1973, sur 69 856 inscrits, il réunissait 10 800 voix et en 1978, sur 75 851 inscrits, il obtenait 12 627 voix. Il fut régulièrement candidat aux élections législatives jusqu’en 1999.

En 2007, il était adhérent du SNES-FSU et de la FGR, et toujours membre du comité exécutif départemental du PCF.

A l’instigation de Paul Fromonteil, il écrivit en 2020 une chronique de son parcours de militant communiste engagé depuis 1961, dans laquelle il estimait ne pas avoir perdu son temps et surtout qu’il avait "envie de dire à tous les progressistes qu’ils ne craignent pas de s’engager, qu’il y a urgence à inventer un monde nouveau et à l’élaborer collectivement pour sortir de cette époque de grande manipulation. Il est plus que temps que les mots de partage, solidarité et justice prennent du sens, que les mises en commun servent à l’ensemble de l’humanité et que nous élaborions une société où l’humain brille."