Par Alain Boyer
Né en 1826 à Aue, près de Meiningen, mort en 1892 à Lützen ; successeur de Lassalle à la tête de l’ADAV.
Après avoir fait des études d’histoire et de sciences politiques, Bernhard Becker entra dans l’administration tout en poursuivant une carrière littéraire et en participant au Konversationslexikon de Meyer, à Hildburghausen. Il prit part au soulèvement démocratique de 1848 et combattit dans les rangs du bataillon ouvrier de Mannheim. Avec la réaction, il dut se réfugier à Londres où il vécut difficilement comme professeur de langues. Rentré en Allemagne, il dut purger une peine de prison puis écrivit une histoire du mouvement allemand de 1848 (Geschichte der deutschen Bewegung von 1848) en trois volumes dont la perspective matérialiste attira l’attention de Lassalle.
Il rejoignit l’ADAV et en devint le responsable pour la région de Francfort. Dans son testament, Lassalle l’avait recommandé pour prendre la direction de l’ADAV et il fut élu président le 3 novembre 1864, à l’unanimité. Il fut obligé de démissionner au bout d’un an à cause des critiques lancées par la vieille garde lassallienne. Il s’établit comme écrivain à Vienne puis à Paris d’où il fut expulsé au début de la guerre de 1870. Installé à Dresde, il rejoignit le courant social-démocrate d’Eisenach et prit en charge la rédaction de ses organes, la Chemnitzer Freie Presse, en 1871 et le Braunschweiger Volksfreund, en 1872. Poursuivi pour délits de presse, il fut condamné à des peines de plusieurs années de prison et dut se réfugier en Suisse pour échapper aux poursuites.
II se détourna alors de l’action politique et connut de grandes difficultés matérielles. Il se suicida en 1892 à Lützen.
Par Alain Boyer
SOURCES : S. Na’Aman, Die Konstituierung der deutschen Arbeiterbewegung 1862/63, Assen, 1975. — Osterroth, op. cit.