LACHIÈZE-REY Albert

Par Yves Redon

Né le 14 août 1923 à Caluire (Rhône), mort le 26 mai 2019 à Lyon ; professeur agrégé de philosophie au lycée du Parc à Lyon et à l’université Lyon 2 les dernières années de sa carrière ; partisan de la laïcité et de la déconfessionnalisation de la CFTC, militant de la CFDT.

Fils du Philosophe Pierre Lachièze-Rey, Albert Lachièze-Rey est le petit-fils d’un autre Albert député du Lot au début du XX e siècle et le petit neveu du docteur Émile Rey sénateur du Lot.

Son père, né en 1885 à Martel, élève de l’ENS, agrégé de philosophie, auteur d’une thèse sur l’idéalisme Kantien en 1931, enseigna la philosophie à la faculté de Lyon. Il fut un membre actif du Sillon de Marc Sangnier par ailleurs donateur du domaine de Bierville et fondateur des auberges de jeunesse. Il fréquentait également Paul Vignaux, agrégé de philosophie, l’un des fondateurs du SGEN-CFTC en 1937, initiateur parmi d’autres de la déconfessionnalisation de la CFTC et futur membre des instances confédérales.
Dans cette famille catholique pratiquante, la mère d’Albert Lachièze-Rey, Marthe Dussuc collaborait aux travaux de son mari et veillait à l’éducation de ses cinq enfants. Albert en était l’aîné ; l’un des ses frères, Henri (1927-1974) fut un peintre renommé. Un autre de ses frères Lucien, prêtre né en 1929 exerce encore en 2019 son ministère aux alentours de Martel.

Durant la guerre par l’entremise du Père jésuite Dubac, Albert Lachièze-Rey rejoignit durant un an, dans le Haut-Jura, le maquis de l’Armée secrète dans le service Périclès sous le pseudonyme de Gigas en raison de sa petite taille.

En 1945, il fut reçu premier ex-aequo à l’agrégation de philosophie qu’il passa en même temps que Raymond Court, professeur par la suite à l’université de Lyon.

Professionnellement, il exerça tout d’abord comme remplaçant au lycée Ampère à Lyon, puis obtint son premier poste de professeur au lycée Jean Perrin où il eut ses premiers contacts avec la CFTC et adhéra au SGEN. Membre de la JEC, le syndicalisme lui était totalement inconnu lors de son entrée dans la vie active. Après un retour à Ampère, il intégra le lycée du Parc où enseignait le philosophe Jean Lacroix dont Albert avait été l’élève à hypokhâgne.

Dans les années 1960, Albert Lachièze-Rey participa à la brochure Information Cercle Tocqueville où il écrivit un article intitulé « La laïcité » dans le numéro du 31 mai 1963. Il participa également aux Cahiers de l’ISEA ( Institut des Sciences Economiques Appliquées) au côté de Jean Lacroix, l’économiste François Perroux, Louis Althusser. Il y est l’auteur d’un article « Réflexions sur le droit naturel ».

Durant la guerre d’Algérie, il participa à de nombreuses manifestations.

À la même époque, il fit, à la Bourse du Travail à Lyon, une conférence, que Paul Vignaux* aurait voulu publier, où il plaida pour la déconfessionnalisation de la CFTC et se montra partisan de la laïcité.
Il alla également à la rencontre du Cardinal Gerlier pour défendre la possibilité pour un professeur catholique d’enseigner au sein de l’école publique.

Syndicalement, Albert Lachièze-Rey ne chercha pas à exercer des responsabilités durant sa vie active mais travailla beaucoup sur la laïcité (articles, conférences..) notamment avec un futur prêtre, Tournissou. Une fois à la retraite, il se consacra à la CFDT.

Albert Lachièze-Rey est veuf de Monique Chabert, ex professeur dans le secondaire. Son épouse était de santé fragile. Ils eurent cinq enfants dont Marc, né en 1950, astrophysicien au CNRS et professeur à l’École centrale de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216011, notice LACHIÈZE-REY Albert par Yves Redon, version mise en ligne le 29 mai 2019, dernière modification le 29 mai 2019.

Par Yves Redon

SOURCES : Entretien avec Albert Lachièze-Rey le 21 janvier 2019 à son domicile à Lyon. — Wikipédia. — BNF. — CFDT Rhône.

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