ROUSSEAU Etienne, Louis, Victor, Jean

Par Annie Pennetier

Né le 1er décembre 1925 à Pontivy (Morbihan), exécuté sommairement le 10 juin1944 à la ferme du By, La Ferté Saint-Aubin ( Loiret) ; étudiant ; résistant du réseau Vélite-Thermopyles des FFC.

Le père d’Etienne Rousseau, Louis Rousseau fut Inspecteur d’Académie à Beauvais ( Oise) puis Inspecteur Général, sa mère était née Poupard. Leur domicile après-guerre se situait à Lille (Nord) 65 rue Brûle Maison. Leur fils Étienne suivait ses études en classe préparatoire HEC au Lycée Louis-le-Grand (Paris V arr.) et habitait le quartier 38 rue Gay-Lussac.
Entré dans la Résistance en 1943 (homologation 1er septembre 1943) avec des jeunes de son Lycée Pierre Eiseman et Jean Du Souich, il s’engagea dans la Résistance active dans le groupe « Essor » commandé par son frère. Il faisait partie du sous-groupement des Coloniales d’Essor commandé par Henri Casati dont le jeune frère André Casati étudiait en classe préparatoire à l’École Coloniale au Lycée Henri IV. Le groupe « Essor » était rattaché à l’OCMJ et à l’ORA, puis à partir du 6 juin 1944 au réseau Vélite-Thermopyles dans lequel Etienne Rousseau avait le matricule RX 3057.

Suite aux appels codés de Radio Londres lors du débarquement allié en Normandie, de nombreux résistants lycéens et étudiants parisiens du réseau Vélite-Thermopyles, entreprirent de rejoindre les jours suivants un maquis de Corrèze après avoir été accueillis dans la campagne autour de La Ferté Saint-Aubin (Loiret).

Le samedi 10 juin vers cinq heures du matin, des agents du S.D. d’Orléans commandés par l’adjudant Max Kathrein alias Schneider accompagnés de trois français firent irruption dans la ferme du By, trois résistants parvinrent à se cacher. Parmi les étudiants parisiens, André Parent sortit une carte qu’il tendit aux hommes du S.D., il était du même service. Il indiqua qu’il n’y avait pas d’armes au By.
L’étudiant rescapé Lucien Schmant témoigna qu’après un interrogatoire et une fouille, puis une absence d’une demi-heure pour aller chercher les instructions téléphonées de leurs supérieurs par l’intermédiaire de la gendarmerie de La Ferté, le peloton d’exécution les fit rejoindre une clairière située à l’écart de la ferme ; un premier groupe de seize jeunes dont Etienne Rousseau furent abattus à la mitrailleuse, puis d’une balle dans la tête, puis un deuxième groupe de treize arrêtés à la grange de La Fourmillière.
Les corps des 29 victimes furent mis en bière au cimetière de La Ferté, le 12 juin 1944.

Le procès des gestapistes français du Loiret se déroula devant la cour de justice d’Orléans du 16 au 23 juillet 1946. Sept avaient été arrêtés et quatre en fuite furent jugés par contumace. André Parent le 16 janvier 1945 a été condamné à mort pour « intelligence avec l’ennemi » et fusillé le 7 février 1945. Lucien Lussac, principal responsable, a été condamné par la même cour le 23 juin 1946 et fusillé le 28 novembre 1946.

Etienne Rousseau a été reconnu Mort pour la France, membre du Groupe Franc « Liberté », Maquis de Sologne du 06 au 10 juin 1944, P2 avec engagement le 6 juin 1944, homologué sous-lieutenant par décret du 25 octobre 1947 (J.O. du 1er novembre1947) puis lieutenant FFI par décret du 30 janvier 1948. (membres de la Commission Régionale à Orléans en janvier-février 1948 : Gentil (FTP) et Fourmillon (OCM). Le 27 juin 1952 le statut d’ interné résistant IR lui fut attribué.

Il a été décoré à titre posthume de la Médaille de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil et Citation à l’ordre du corps d’armée le 10 novembre 1945 « Sans même l’espoir de la gloire a entrepris organisation et instruction militaire en plein Paris occupé. A l’appel aux armes est parti vers les lieux où l’action était plus dangereuse mais plus efficace » (Signé Juin) et fait Chevalier de la Légion d’Honneur avec palmes
décret du 7 novembre1951 (JO du 09/11/1951), homologué lieutenant en novembre 1962

Son nom a été inscrit dans la Nécropole nationale Bellefontaine à La Ferté-Saint-Aubin et à Paris sur la plaque commémorative du lycée Henri IV.

Voir La Ferté Saint-Aubin, Marcilly-en-Villette (Loiret) 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216116, notice ROUSSEAU Etienne, Louis, Victor, Jean par Annie Pennetier, version mise en ligne le 5 juillet 2019, dernière modification le 26 janvier 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 523581 (notes Geneviève Launay) . — Georges Joumas, La tragédie des lycéens parisiens résisants 10 juin 1944 en Sologne, Corsaire Éditions, 2014 . — MemorialGenweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable