Par Jacques Droz
Né le 3 juillet 1848 à Lübeck, mort le 18 juillet 1922 à Stuttgart ; éditeur socialiste.
Intéressé de bonne heure à l’impression et au commerce des livres, qu’il pratiqua d’abord en Russie, de 1864 à 1866, Johann Dietz devint membre à Hambourg de l’Association des imprimeurs allemands et entra à l’ADAV en 1874. A l’époque de la loi contre les socialistes, il dirigea plusieurs journaux socialistes, ce qui lui valut en 1880 d’être obligé de quitter Hambourg et de s’établir à Stuttgart où il créa la maison d’édition qui porte son nom. C’est là qu’à partir de 1885, il publia les œuvres de Marx et d’Engels, dont plusieurs étaient encore inconnues en Allemagne, ainsi que Die Frau de Bebel, Que faire ? de Lénine. En même temps il assurait la publication de plusieurs revues social-démocrates comme l’illégal Der Sozialdemokrat, Die Neue Zeit, Der Wahre Jakob et Die Gleichheit. Bien qu’il eût fait don au parti de sa maison d’édition, il en resta directeur jusqu’à sa mort. Membre du Reichstag de 1881 à 1918, il participa à de nombreux congrès du parti ainsi qu’à celui de l’Internationale en 1907, mais, malgré ses étroites relations avec Engels et Bebel, n’eut jamais une part active dans la vie politique. Déjà en 1886, il avait manifesté une attitude opportuniste dans la question de la construction des bateaux à vapeur à vocation coloniale (Dampfersubvention). Il se prononça, dans les dernières années de sa vie, pour la défense nationale et le vote des crédits militaires.
Par Jacques Droz
SOURCES : G. Schmidt-Künster (êd.), Ein Leben für das politische Bach, ein Almanach zum 120. Geburtstag von J.H. W. Dietz, Hanovre, 1963.