DRONKE Ernst

Par Jacques Droz

Né le 17 juillet 1822 à Coblence, mort le 5 octobre 1891 à Liverpool (Grande-Bretagne) ; écrivain communiste, lié à Karl Marx.

Fils d’un professeur de lycée érudit, Ernst Dronke, après avoir suivi les cours des Universités de Bonn et de Marburg, se rendit en 1844 à Berlin où, tout en poursuivant des études de droit, il s’initia à la pensée des jeunes hégéliens et commença lui-même à écrire des nouvelles dans lesquelles s’exprimaient des préoccupations sociales semblables à celles de Herwegh et de Freiligrath. Obligé de quitter Berlin en août 1845, il s’établit à Francfort où il se convertit aux idées du « socialisme vrai » et publia sous le titre de Berlin une description pénétrante de la misère du prolétariat qui habitait cette ville, mettant en cause la dureté du régime prussien. Convaincu d’avoir voulu attenter à la souveraineté royale, il fut arrêté à Coblence en novembre 1846 et condamné à deux ans de forteresse. Pendant son séjour en prison, à Wesel, il prit contact avec la Ligue des communistes, à laquelle il appartenait lorsqu’il réussit à s’enfuir aux Pays-Bas puis à Bruxelles. Il y rencontra, en mars 1848, Engels avec lequel il revint à Paris. En contact avec Herwegh et Bornstedt, il les aida dans l’organisation de la légion qui devait envahir l’Allemagne. Lui-même retourna en Allemagne avec Marx et Engels, s’arrêta dans différentes villes pour y constituer des communautés de la Ligue et entra à Cologne dans la rédaction de la Neue Rheinische Zeitung, où il prit sévèrement position contre la politique du Parlement de Francfort. Il y participa aux travaux de la Société démocratique et de l’Association des travailleurs, ainsi qu’à la grande manifestation populaire de Worringen, en septembre 1848, ce qui l’obligea à s’enfuir à Bruxelles où la police le remit aux autorités françaises. Il put continuer à correspondre de Paris pour la Neue Rheinische Zeitung sur les événements qui agitaient alors la capitale française. Il séjourna de nouveau à Cologne de mars à mai 1849, mais dut une fois de plus regagner Paris, d’où il participa à la rédaction de la Neue Deutsche Zeitung que Weydemeier et Lüning avaient créée à Francfort pour prolonger l’influence de Marx. De nouveau menacé d’arrestation, il quitta Paris en avril 1850. Envoyé en Suisse par la Ligue des communistes, il réorganisa, avec W. Wolff, diverses communautés dont il assura la protection contre les thèses de Schapper et de Willich. Revenu à Londres, il aida Marx à découvrir, en 1852, les falsifications de la police prussienne lors du procès contre les membres de la Ligue des communistes. Après la dissolution de la Ligue, devenu commerçant, il quitta entièrement la vie politique, tout en restant lié avec Marx, qu’il aida à composer Herr Vogt.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216197, notice DRONKE Ernst par Jacques Droz, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 18 février 2020.

Par Jacques Droz

ŒUVRE : Berlin, 2 vol., 1846 (rééd., 1987). — Aus dem Volke, 1846. — Armesünder-Stimmen. 12 Lieder, 1846.

SOURCES : E. Edler, « Ernst Dronke und die Anfänge des deutschen sozialen Romans », in Euphorion, t. 56, 1962. — Irina Hundt, « Ernst Dronke. Schriftsteller und Kommunist », in Männer der Revolution von 1848, II, Berlin-Est, 1987. — Lexikon, op. cit.

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