Par Jacques Droz
Né le 21 février 1898 à Brème, mort le 20 mai 1978 à Brème : militant communiste, devenu oppositionnel.
Après des études commerciales, Adolf Ehlers, métallurgiste, avait été pendant la Première Guerre mondiale fortement ébranlé par plusieurs crises nerveuses, au point de perdre la parole. Longtemps chômeur, il finit par entrer dans le chantier naval A.G. Weser de Brême, en même temps qu’il adhéra au KPD et organisa les Jeunesses du parti. Secrétaire de la section de Brême, il fut une première fois exclu en 1925 pour ses positions de droite et, réintégré, une seconde fois en 1929. Après avoir adhéré au KPO, il s’inscrivit au SAPD. Il dirigea ce parti dans la ville hanséatique pendant les années du nazisme, renonçant à toute résistance ouverte, se préoccupant uniquement d’instruire les cadres et de former des groupes antifascistes d’élite, destinés à prendre la direction politique après la guerre ; il entretint à cet effet des correspondances avec de nombreux réfugiés de son parti en Scandinavie, notamment avec Willy Brandt et August Enderle, et il prépara avec le communiste Anton Wolters un programme d’action « pour le jour X ». Récupéré par le KPD en 1945, il était après la guerre à la tête d’une « organisation de combat contre le fascisme » (RGI) de 6 500 membres, mais il ne put pas, du fait de l’opposition des autorités militaires, imposer à Brême l’organisation d’un syndicat et d’un parti ouvrier unique des travailleurs. En 1946, il se tourna vers le SPD dans les rangs duquel il fit à Brême une brillante carrière comme sénateur. En 1963, il fut élu à la succession du bourgmestre Kaisen, poste qu’il ne put accepter à cause de son état de santé.
Par Jacques Droz
SOURCES : H. Adamïetz, Freiheit und Bildung Adolf Ehlers, Brême, 1978. — Helga Grebing (éd.), Lehrstücke in Solidarität. Briefe und Biographien deutscher Sozialisten 1945-1949, Oldenbourg, 1983. — Tjaden, KPD-O, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit.