Par Jacques Droz
Né en 1812 à Leipzig, date de mort inconnue ; militant de la Fraternité ouvrière.
Fils d’un commissionnaire, lui-même typographe, mais ayant également tenu un bureau de tabac, Karl Gangloff n’entra dans la vie politique qu’en 1849, alors qu’il prit en main l’imprimerie ouvrière de Leipzig et qu’il s’attacha à la Fraternité ouvrière de Born, qu’il représenta au congrès de février 1850 à Leipzig. C’est lui qui organisa en grande partie l’activité de la Fraternité après l’éloignement de Schwenniger en mars 1850 : il maintint l’action du Comité central, continua la correspondance avec les diverses sections et publia, depuis juillet 1850, un organe commun, Prometheus, ce qui lui créa des difficultés constantes de la part de la police et plusieurs emprisonnements. Bien que la police fît état de son appartenance à la Ligue des communistes, il semble que ses idées socialistes aient été marquées par une certaine religiosité, qu’il n’ait jamais été favorable à une action révolutionnaire clandestine et qu’il se soit surtout préoccupé de conserver la liberté de presse et d’expression. Il est certain cependant qu’en envoyant un émissaire à Gangloff en la personne du chimiste Wunibald Otto, la direction de la Ligue à Cologne ait tenté de se le concilier. Comme il l’écrivit à Schwenniger, Gangloff songea au début de l’année 1851 à émigrer aux États-Unis. Mais, ayant trouvé une situation dans la maison d’édition Brockhaus, il resta à Leipzig. Arrêté en juin 1851, il fut condamné à cinq ans de prison.
Par Jacques Droz
SOURCES : Frolinde Baiser, Sozialdemokratie 1848/49-1863. Die erste deutsche Arbeiterorganisation « Allgemeine deutscbe Arbeiteruerbrüderung » nach der Révolution, 2 vol., 2e éd., Stuttgart, 1965. — H. Schlechte, Die Allgemeine deutsche Arbeiteruerbrüderung 1848-1850, Weimar, 1979.