Par Jacques Droz
Né le 7 février 1896 à Berlin, mort le 18 septembre 1982 ; syndicaliste émigré, résistant au nazisme.
Ouvrier du textile, Hans Gottfurcht fit sa carrière syndicale dans la Centrale des employés à Berlin. A l’époque nazie, il fut agent d’assurances, ce qui lui permit d’organiser des réseaux de résistance en relation avec la SOPADE et l’Association internationale des employés privés. Obligé en 1938 de s’enfuir à Londres, il y adhéra au Labour Party et s’employa à l’organisation des ouvriers émigrés en Angleterre. Après une courte période de détention en 1940, il mit sur pied, avec l’appui du TUC et de certains émigrés, comme le syndicaliste Walter Auerbach, qui partageaient son hostilité à une simple reconduction de l’ancien DGB et aux méthodes de Tarnow, la Landesgruppe deutscher Gewerkschaften in Grossbritannien (1941), qui entra dans l’Union créée par Vogel, mais dans laquelle — fait exceptionnel — il comprit les organisations communistes. L’orientation qu’il donna à son mouvement fut hostile au vansittartisme, contre lequel il développa la thèse de la non-responsabilité de la social-démocratie dans l’avènement de l’hitlérisme. Le programme que mit au point la Landesgruppe, prévoyait pour l’Allemagne un syndicalisme unitaire, agissant en liaison étroite avec le parti. Après la guerre, il devint conseiller du TUC et ensuite, jusqu’en 1960, secrétaire à Bruxelles de l’Union internationale des syndicats libres.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : The Trade Unions in a new Germany, 1944. — Die internationale Gewerkschaftsbewegung, 1949.
SOURCES : W. Rœder, Die deutschen sozialistischen Exilgruppen in Grossbritannien 1940- 1945, Hanovre, 1968. — Rœder et Strauss, op. cit.