GOTTSCHALK Andreas

Par Pierre Ayçoberry

Né le 28 février 1815 à Düsseldorf, mort le 8 septembre 1849 à Cologne ; médecin révolutionnaire rhénan, adversaire de Marx.

Fils d’un boucher rabbin, Andreas Gottschalk fit ses études à l’un des gymnases de Cologne, puis à l’Université de Bonn. En 1840, il fut docteur en médecine et se consacra à la clientèle populaire. Bien que s’abstenant de toute activité publique (et de surcroît converti au protestantisme), il fît l’objet d’une perquisition de la police, vraisemblablement à cause de ses relations amicales avec Moses Hess. C’est ce dernier qui l’introduisit à la cellule colonaise de la Ligue des communistes en 1846. Il s’y lia particulièrement avec les ex-officiers Anneke et Willich. La manifestation populaire du 3 mars 1848 fut dirigée par les trois amis, mais c’est Gottschalk qui défendit la pétition devant le, conseil municipal, au cours d’un débat célèbre avec les libéraux et les démocrates.
Sans véritable programme politique — partant d’une monarchie démocratique, il devait glisser ensuite à la république — il insista sur l’égalité sociale, les droits des travailleurs et l’instruction populaire, qui pour lui étaient des préalables. Fondateur de l’Association ouvrière de Cologne, il l’organisa sur une base professionnelle et voulut en faire un instrument d’éducation et d’agitation plus qu’une arme politique. Il plaida ainsi avec succès pour l’abstention aux élections de mai. Bien qu’il eût mis sa base en garde contre la rébellion, il fut arrêté en juillet, en même temps qu’Anneke, la police faisant courir sur lui des rumeurs de complot militaire. Le jury l’acquitta en décembre, mais il jugea nécessaire de partir pour Paris en « exilé volontaire ». De là, il mena une violente campagne contre la direction que Karl Marx et ses amis imprimèrent désormais à l’Association ouvrière, les accusant de ne pas « croire à la permanence de la révolution » : l’influence de Blanqui fut de plus en plus nette. Rentré en mars 1849 en Rhénanie, il exerça peu d’influence et recommença à soigner les pauvres. Le choléra l’emporta quelques mois après.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216262, notice GOTTSCHALK Andreas par Pierre Ayçoberry, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 26 février 2020.

Par Pierre Ayçoberry

ŒUVRE : Meine Rede vor dem Geschworenengerichte za Köln am 23. Dezember 1848, 1849. — An die Arbeiter von Köln und Umgebung, 1849.

SOURCE : K. Stommel, « Der Armenarzt Dr. Andréas Gottschalk. Der erste Kölner Arbeiterführer 1848 », in Annalen des historischen Vereins fur den Niederrhein, 1964.

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