Par Gilbert Badia
Né le 28 mars 1884 à Chemnitz, mort le 7 avril 1936 à Moscou (Union Soviétique) ; membre du Bureau politique du Parti communiste, délégué au Comité exécutif de l’internationale, responsable des questions syndicales.
Fils d’un coutelier membre du Parti social-démocrate, Fritz Heckert apprit le métier de maçon de 1898 à 1902 et fît son tour d’Allemagne. Il adhéra le 1er janvier 1902 au SPD et au syndicat des maçons. En 1907, il rencontra à Brême W. Pieck et J. Knief. Il travailla principalement en Suisse de 1908 à 1912, où il rencontra sa future femme Wilma, une Lettone membre du POSDR. De 1912 à la fin de 1918, Heckert fut responsable du syndicat des maçons de Chemnitz et environs. En 1913, il suivit pendant un semestre les cours de l’École centrale du parti à Berlin.
Au début de la guerre, Heckert anima avec Brandler l’aile gauche de la social- démocratie à Chemnitz qui se rallia aux positions des spartakistes, qu’il défendit au congrès de fondation de l’USPD en 1917. Arrêté le 10 septembre 1918, la révolution de Novembre le libéra et le porta à la présidence du conseil d’ouvriers et de soldats de Chemnitz. Cofondateur du KPD à Chemnitz en janvier 1919, Heckert fut le secrétaire politique de la région Erzgebirge-Vogtland jusqu’en 1920. A la fin de cette année, il fut élu à la direction (Zentrale) du KPD et fut ensuite membre du Comité central. Il fut responsable des questions syndicales avec Jacob Walcher.
A partir de mai 1921, Heckert représentait le KPD au Comité exécutif de l’Intemationale. Au IIIe congrès de l’Internationale communiste (1921), il présenta un rapport sur le travail communiste dans les syndicats et fut élu au présidium de l’IC.
Au congrès de fondation del’Intemationale syndicale rouge (31 juillet 1921), il fut chargé du rapport sur les comités d’entreprise (Betriebsräte).
En octobre 1923, il fît partie, en qualité de ministre de l’Économie, du gouvernement ouvrier qui était au pouvoir en Saxe et que le président du Reich fit destituer par la Reichswehr. Quand le KPD fut frappé d’interdiction, il dut vivre dans la clandestinité. Il fut arrêté en octobre 1924 et libéré en juillet 1925, par décision du Reichstag dont il était député depuis les élections de mai 1924. Du 20 août 1925 à sa mort, il fut membre du Bureau politique du KPD. Membre du secrétariat politique du Comité exécutif de l’IC (4 septembre 1929), il fit partie désormais du bureau de l’IC pour l’Europe occidentale (Westeuropäisches Büro), auquel il consacra tout son temps àpartir de mai 1932. A cette date il abandonna ses fonctions au secrétariat du Comité central du KPD, qu’il dirigeait depuis le XIIe congrès en 1929. Il était également membre de la direction de l’Opposition syndicale rouge (Rote Gewerkschaftsopposition, RGO).
De la fin 1932 à janvier 1935, il fut de nouveau chargé de représenter le KPD au Comité exécutif de l’IC qui, à sa XIIIe session (28 novembre-12 décembre), l’élut membre suppléant. En janvier 1935, il devint secrétaire de l’Internationale syndicale rouge.
A l’automne 1935, il dut abandonner son travail et entrer à l’hôpital pour y faire soigner, jusqu’en février 1936, une affection cardiaque. Il venait àpeine de reprendre ses activités qu’il mourut d’un arrêt du cœur. Il fut inhumé à côté de Clara Zetkin au pied du mur du Kremlin.
Par Gilbert Badia
ŒUVRE : Die deutschen Gewerkschaften und der Kampf um die Einheit, 1925. — Revolutionäre Gewerkschaftsbewegung in Europe, 1931. — Aufsätze und Reden, 1960.
SOURCES : Fritz Heckert, ein revolutionärer Führer des Proletariats. Eine biographische Skizze, Karl-Marx-Stadt, 3e éd., 1974. — Fritz Heckert zur revoiutionären Gewerkschaftspolitik. Auswahl von Reden und Schriften, avec une préf. de H. Warnke, Berlin-Est, 1974. — Helga Meyer, Fritz Heckert. Lebensbild eines Zeitgenossen, Berlin-Est, 1984. — Lexikon, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit.