Par Claudie Weill
Né le 3 mai 1861 à Posen, mort le 9 mai 1944 à Ascona (Suisse) ; avocat, chef de file du réformisme, ministre de Prusse.
Fils d’un directeur de lycée, Wolfgang Heine fît des études de droit à Breslau, Tübingen et Berlin. Il appartint alors à une corporation étudiante conservatrice et antisémite dont il fut « chassé » lors de son adhésion au SPD en 1884. Il fut aussi officier de réserve. Dans sa pratique d’avocat, il défendit des accusés sociaux-démocrates, Député de la deuxième circonscription de Berlin de 1898 à 1918, il se situait dans le camp des révisionnistes et s’opposait à la centralisation, selon lui abusive, du parti ainsi qu’à ce qu’il considérait comme un excès de théorie. Il fut un collaborateur actif des Sozialistische Monatshefte, de Die Neue Geseilschaft de Heinrich Braun, mais aussi du quotidien non socialiste Berliner Tageblatt. Favorable au soutien de la politique militaire du Reich en échange de compensations pour la classe ouvrière, il fut tout naturellement partisan de l’Union sacrée. Député au Reichstag en 1919-1920, il fut président du Conseil de l’État d’Anhalt en 1918, ministre de la Justice du Reich puis, à partir de mars 1919, ministre de l’Intérieur de Prusse. Ce poste l’amena à réprimer de façon sanglante une manifestation ouvrière à Berlin, dirigée contre la loi sur les conseils d’entreprises, jugée insuffisante ; il dut démissionner lors du putsch de Kapp. Membre de la Cour d’Etat pour la protection de la République, il ne se manifesta plus publiquement. Il émigra en Suisse en 1933.
Par Claudie Weill
ŒUVRE : Die Bernstein-Frage und die politische Praxis der Sozialdemokratie, 1899. — Gegen die Quertreiber, 1916. — Wer ist schuld am Bürgerkriege ?, 1920.
SOURCES : W. Liebknecht, Briefwechsel mit deutschen Sozialdemokraten, t. 2, Francfort, 1987. — D. Fricke, « Opportunismus und Nationalismus. Zur Rolle W. Heines in der deutschen Sozialdemokratie bis zum Beginn des Ersten Weltkrieges », in Zeitschrift fur Geschichtswissenschaft, no. 22,1974. — Lexikon, op. cit. — Osterroth, op. cit. — Benz et Graml, op. cit.