HIRSCH Carl ou Karl

Par Serge Cosseron

Né en 1841 à Esslingen (Wurtemberg), mort le 23 septembre 1900 à Paris (France) ; journaliste et publiciste.

Fils d’instituteur, Cari Hirsch fit des études de philosophie et de théologie à l’Université de Tübingen, puis à celle de Berlin, C’est là qu’il adhéra à l’ADAV et que débuta sa carrière de journaliste. Il ne tarda pas à entrer en conflit avec J.B. von Schweitzer, président de l ’ADAV, dont il désapprouvait la politique pro­prussienne et les méthodes autocratiques. Il se rapprocha de Wilhelm Liebknecht, participa au congrès de Nuremberg puis à la fondation de l’Association ouvrière de Berlin, proche de Bebel et de Liebknecht et collabora au Demokratisches Wochenblatt, fondé par ce dernier à Leipzig. Simultanément, Hirsch œuvra pour la fondation d’un parti social-démocrate en Bavière. Par l’intermédiaire de Liebknecht, il entra en contact avec Marx et étudia Le Capital. Cependant, lors du congrès d’Éisenach en 1869, il fit introduire dans le programme du SDAP la revendication lassallienne de « création d’associations de production avec l’aide de l’État ». À compter de 1870, il fut rédacteur du Crimmitschauer Bürger- und Bauernfreund (Ami des citoyens et paysans de Crimmitschau), premier quotidien social-démo­crate d’Allemagne. Lors de l’arrestation de Liebknecht, fin décembre 1870, Hirsch le remplaça à la rédaction du Volksstaat jusqu’à fin mars 1871. Son attitude coura­geuse lui valut à son tour une peine de prison de quatre mois, qu’il purgea à Hubertusburg, où Liebknecht le rejoignit le 15 juin 1872. L’écrit Die angeblichen sodalistischen Theorien und die wirklichen politischen Bestrebungen des Herrn Bakunin (Les prétendues théories socialistes et les tentatives politiques réelles de Monsieur Bakounine) qu’il publia dans le Volksstaat de juillet-août 1872 en vue du congrès de La Haye, constituait une réfutation sans appel des théories anarchistes et peut être considéré comme le fruit d’une étroite collaboration avec Liebknecht.
De 1872 à 1876, Hirsch vécut à Paris, en qualité de correspondant de la presse social-démocrate. Il y noua des relations avec nombre d’intellectuels français et entretenait une correspondance suivie avec Liebknecht qu’il pourvoyait en ouvrages français. De retour en Allemagne à compter de 1876, Hirsch fit encore de fréquents séjours à Paris et représenta les travailleurs allemands de Paris au congrès des so­cialistes à Gotha, en 1876, où il proposa une résolution aux termes de laquelle le parti socialiste s’interdisait de présenter des candidats aux élections en Alsace-Lor­raine, afin de ne pas faire naître l’impression que les socialistes allemands avaient changé d’avis et approuvaient dorénavant l’annexion qu’ils avaient si vigoureuse­ment dénoncée en 1871. Cette résolution fut rejetée, après que Bebel et d’autres en aient contesté le bien-fondé.
Après l’entrée en vigueur de la loi contre les socialistes, Hirsch séjourna à Bruxelles où il rédigea, jusqu’en juillet 1879, le journal Die Laterne qu’il fit parve­nir clandestinement en Allemagne. De 1879 à 1892, il se fixa à Londres, où il eut d’étroites relations avec Marx et Engels. Après son retour en Allemagne, en 1892, il fut rédacteur de la Frankfurter Zeitung, puis de la Rheinische Zeitung de Cologne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216337, notice HIRSCH Carl ou Karl par Serge Cosseron, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 20 mars 2020.

Par Serge Cosseron

ŒUVRE : Die Organisation der deutschen Arbeiterpartei, mars 1869. — Der Normalarbeitstag, 1871.

SOURCES : Wilhelm Liebknecht, Briefwechsel mit deutschen Sozialdemokraten, t. 1,1862-1878, édité par G. Eckert, Assen, 1973. — Osterroth, op. cit. — Lexikon, op, cit.

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