HÖCHBERG Karl

Par Jacques Droz

Né le 8 juillet 1853 à Francfort, mort le 12 juin 1884 à Zurich (Suisse) ; philosophe socialiste.

Fils d’un riche banquier de Francfort, Karl Höchberg, dont la santé avait été de bonne heure compromise par une hypersensibilité maladive, se considérait, selon le mot de Bernstein qui fut un temps son secrétaire et son disciple, comme « l’administrateur d’une fortune qui appartenait au parti socialiste ». Converti au socialisme par Friedrich Albert Lange, il le considérait comme une valeur morale : les con­testations théoriques qu’il suscitait pouvaient être résolues par une discussion large et paisible. Hostile au matérialisme historique, il pensait pouvoir substituer au mar­xisme un substrat éthique, dont il tirait la substance chez Kant et Darwin. Il était d’autre part ouvert au « socialisme de la chaire », qu’il connaissait par l’économiste Carl August Schramm et par Albert Schaffle, dont il répandit La Quintessence du socialisme. Après la disparition de son organe Die Zukunft à Berlin, il tenta à Zu­rich, où il s’était installé pour des raisons de santé, de le remplacer par le Jahrbuch fur Sozialwissenschaft und Sozialpolitik (Chronique de science et de politique sociales). Il contribua à financer l’organe du parti, Der Sozialdemokrat et plus tard la revue Die Neue Zeit. Cependant l’orientation donnée au socialisme par Höchberg, qui voulait surtout atteindre les couches cultivées, déplut à Marx, qui attaqua le « trio » de Zurich (Bernstein, Schramm et Höchberg) et déclara au sujet de ce der­nier : « M. le Docteur Höchberg, directeur de la Zukunft, s’est acheté sa place dans notre Parti, comme je le suppose, avec les plus nobles intentions, mais je me moque de ses intentions. » (1879) Jusqu’à sa mort, en 1886, il ne put reconquérir la confiance des maîtres de Londres.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216341, notice HÖCHBERG Karl par Jacques Droz, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 20 mars 2020.

Par Jacques Droz

SOURCES : P. Angel, Edouard Bernstein et l’évolution du socialisme allemand, Paris, 1961. — Osterroth, op. cit.

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