Par Jacques Droz
Né le 12 décembre 1899 à Cologne, mort le 7 mai 1978 à Cologne ; militant et écrivain socialiste de gauche.
Fils d’un boulanger, lui-même ouvrier boulanger, Ludwig Jacobsen fit des études commerciales, mais fut mobilisé à l’âge de dix-huit ans et blessé au cours de la Première Guerre mondiale. Demeuré dans l’armée, il fit des lectures qui le conduisirent au marxisme, entra à l’USPD puis au KPD, où il appartenait à l’aile gauche, mais rompit lors de l’avènement de Thälmann. Il entra alors au KPO, dont il prit la direction clandestine pour la région du Rhin inférieur, lors de la prise du pouvoir par Hitler. Il s’engagea de 1937 à 1939 dans les Brigades internationales en Espagne puis fut livré par la Gendarmerie française à la Gestapo et enfermé dans une prison allemande jusqu’à la fin de la guerre. Après la Libération, il tenta à nouveau l’expérience du KPD, puis s’inscrivit au SPD en 1946. Il constitua alors, avec des amis qui avaient partagé sa vie au KPO ou en Espagne, le Cercle de Cologne, dont le but était de renouveler le mouvement ouvrier en faisant appel tant aux communistes qu’aux socialistes, en se plaçant en dehors du stalinisme et du réformisme ; mais ses divergences au sujet de l’Union soviétique avec Hubert Pauli (1908-1957), admirateur des Soviets, entraînèrent en 1948 la rupture du groupe. Jacobsen continua cependant à écrire dans les revues socialistes de gauche, comme les Funken. Il désapprouva, semble-t-il, le programme de Godesberg, combattit les « illusions » des étudiants de 1968 et, se rapprochant de l’Union soviétique, considéra en fin de compte que la voie démocratique vers le socialisme était impossible.
Par Jacques Droz
SOURCES H.M. Bock, Geschichte des linken Radikalismus in Deutschland, Ein Versuch, Francfort, 1976. — Helga Grebing (éd.), Lehrstücke in Solidarität. Briefe und Biographien deutscher Sozialisten 1945-1949, Stuttgart, 1983.