Par Jacques Droz
Né le 23 décembre 1819 à Immenstadt (Allgäu), mort le 18 novembre 1901 à Landshut ; historien chrétien et social.
Après des classes secondaires à Kempten, Edmund Jörg fît à l’Université de Munich des études de philosophie et de théologie, puis d’histoire, ce qui l’amena à collaborer avec Dollinger et à apprendre le métier d’archiviste, qu’il exerça avec succès, en particulier à Landshut. Très influencé par Görres et par son fils Guido, ainsi que par le juriste Philipps, il devint en 1852 collaborateur de la revue Historisch-politische Blätter, ce qui l’amena à intervenir dans la politique bavaroise : de 1866 à 1882, il appartint à Munich à la Patriotenpartei et siégea sur les bancs du Zentrum au Reichstag de 1874 à 1878, d’où il combattit la politique de Bismarck. Son conservatisme était marqué par des préoccupations sociales évidentes, comme en témoignent ses études sur la guerre des Paysans et sur la Réforme, qui comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’historiographie catholique allemande. Conscient des tensions sociales de son temps, il en redit compte dans des termes qui rappellent Lassalle, voire Marx et il ne voulait pas qu’elles soient résolues dans le sens d’une restauration, comme le souhaitaient Haller et Jarcke, mais en répondant aux formes nouvelles de la vie économique et sociale et en remettant aux travailleurs la direction des coopératives de production. En opposition avec ses idées politiques, qui demeuraient attachées à l’ancien ordre des choses — il envisageait en 1870-1871 une Bavière neutre et indépendante —, ses idées sociales étaient marquées par la claire vision d’un avenir progressiste.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Geschichte der sozialpolitischen Parteien in Deutschland, 1867.
SOURCES : J. Wôhler, Edmund Jörg und die sozialpolitische Richtung im deutschen Katholizismus, Diss. Leipzig, 1929. — H. Gollwitzer, « Edmund Jörg », in Zeitschrift fur Bayrische Landesgeschichte, 1.15,1949. — K.H. Lucas, J.E Jörg. Konservatiue Publizistik zwischen Revolution und Reichsgründung (1852-1871), Diss. Cologne, 1969. — W. Friedberger, Die Geschichte der Sozialismuskritik im katholischen Deutschland zwischen 1830 und 1914, Francfort, 1978.