Par Jacques Droz
Né le 27 mai 1895 à Prague, mort le 3 décembre 1952 à Prague ; militant communiste, pendu à la suite du procès Slansky.
Fils d’un négociant israélite, Otto Katz, après des études commerciales, entra dans l’édition, adhéra en 1922 au Parti communiste et participa depuis 1927 à l’administration de la scène de Piscator, qui lui fit connaître le monde littéraire du Berlin de cette époque. En 1929, il devint l’intermédiaire entre Münzenberg et les entreprises cinématographiques et théâtrales, mais rejoignit Piscator à Moscou en 1930. Rappelé à Paris par Münzenberg en 1933, bien que les rapports entre les deux hommes fussent difficiles, Katz participa à toutes ses entreprises de librairie, publia le Braunbuch sur l’incendie du Reichstag, ainsi que les actes du procès Dimitrov. Sur demande de Münzenberg et avec l’aide des services secrets soviétiques, il fit paraître son livre Espions et conspirateurs en Espagne (1936), dans lequel il révélait le rôle de Hitler et de Mussolini dans le coup d’État de Franco. Sous le nom d’André Simone, il dirigea l’Agence d’Espagne à Paris. Émigré au Mexique en 1940, il contribua à organiser un comité de propagande antinazi, adhéra au groupe Freies Deutschland et fit paraître El libro negro del terror nazi en Europa dans le cadre de la collection El Libro libre. Ainsi devint-il le conseiller intime de l’ambassadeur de l’URSS à Mexico, Lombardo Toledano. Rentré en 1946 dans en Tchécoslovaquie, il y reprit son activité de militant communiste comme rédacteur politique du Rude Pravo. Mais, arrêté en 1952 dans le cadre du procès intenté à démentis et Slansky — Moscou n’avait pas oublié sa collaboration avec Münzenberg —, il fut, après une autocritique sévère de son passé politique (« Je suis un criminel, je suis un juif ! »), accusé d’être un agent britannique et sioniste et condamné à mort. Sa mémoire fut réhabilitée en 1963.
Par Jacques Droz
SOURCES : Margarete Buber-Neumann, Von Potsdam nach Moskau, Stuttgart, 1947. — Babette Gross, Willi Münzenberg. Eine politische Biographie, Stuttgart, 1967. — Rœder et Strauss, op. cit.