Par Jacques Droz
Né le 8 novembre 1889 à Offenbach, assassiné le 21 janvier 1944 à Brandebourg ; militant communiste, résistant antinazi.
Tourneur de profession, puis mineur, formé politiquement à l’école Lénine à Moscou, Wilhelm Knöchel milita à la section allemande de l’Internationale syndicale rouge, avant d’être envoyé à Hambourg pour y prendre la direction clandestine du parti. Il participa à la conférence « de Bruxelles », puis à celle « de Berne » qui le fit entrer dans le Comité central du Parti (1939) et le chargea de constituer à Amsterdam les cadres d’une nouvelle direction du parti en Allemagne. Après avoir pris contact avec Wehler à cet effet, Knöchel dut lutter contre les difficultés que lui créèrent l’obtention d’un visa et les suites de l’occupation de la Hollande par les armées allemandes. Grâce à l’appui du Hollandais Daan Goulooze qui s’était construit un réseau personnel, il parvint cependant à envoyer des missions en Allemagne, notamment celle de Alfred Kowalke (1907-1944) qui avait déjà des relations étendues dans les milieux résistants, notamment dans le groupe berlinois de Robert Uhrig. En janvier 1942, Wehler ayant été arrêté en Suède, Knöchel partit lui-même pour Berlin, mais y arriva au moment même où le groupe « Robby », sous la direction de Uhrig, venait d’être démantelé. S’il ne pouvait y constituer une nouvelle Reichsleitung au profit du KPD, il réussit à émettre nombre de journaux et de pamphlets qui, grâce à la complicité du personnel de Mitropa et des marins du Rhin, purent être l’objet d’échanges avec Stockholm et Moscou. Knöchel fit ainsi connaître en URSS les formes diverses de l’action antifasciste, notamment celle de Beppo Römer et de nombreux groupements non-communistes. Un système de transmission allait être organisé entre Berlin et Moscou, quand Knöchel fut arrêté avec son équipe (février 1943). La torture lui arracha, semble-t-il des renseignements précieux qui permirent à la Gestapo, après l’arrestation d’E. Gentsch (1895-1944) qui avait été son principal collaborateur à Amsterdam, de mettre fin à l’activité du groupe. Knöchel, comme Kowalke, fut condamné à mort par le Volkstribunal et exécuté.
Par Jacques Droz
SOURCES : K. Bludau, Gestapo Geheim ! Widerstand und Verfolgung in Duisburg 1933-1945, Bonn, Bad Godesberg, 1973. — Duhnke, KPD, op. cit. — Lexikon, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.