Par Serge Cosseron
Né le 5 septembre 1905 à Budapest, mort le 3 mars 1983 à Londres (Grande-Bretagne) ; écrivain et journaliste communiste, puis anti-stalinien.
Fils d’un marchand juif de Budapest, Arthur Kœstler passa sa jeunesse dans cette ville avant de suivre ses parents à Vienne en 1914. Après de brèves études à la Technische Hochschule de Vienne à partir de 1922, le jeune spectateur attentif et enthousiaste de la Commune de Budapest en 1919 s’inscrivit dans le mouvement sioniste. De 1926 à 1929, il séjourna en Palestine dans un kibboutz comme vendeur, puis comme assistant d’un architecte arabe et enfin au Caire où il devint éditeur d’un hebdomadaire germano-arabe. Parallèlement, depuis 1927, il avait commencé une carrière de correspondant du patron de presse allemand Ullstein pour le Proche-Orient. Après un séjour d’un an à Paris, toujours comme correspondant, il fut nommé au service « sciences et techniques » de la Vossische Zeitung en septembre 1930, tout en assurant des articles de politique étrangère à la BZ am Mittag. S’installant à Berlin au moment même où le NSDAP connut sa victoire électorale la plus impressionnante, il se tourna vers le KPD auquel il adhéra en décembre 1931, sous le pseudonyme de Ivan Steinberg. Sept mois plus tard, en juillet 1932, Kœstler se rendit en URSS, invité par l’Organisation internationale des écrivains révolutionnaires. En 1933, il revint en France où, sauf pendant la guerre d’Espagne lors de laquelle il échappa de peu au peloton d’exécution franquiste, il résida jusqu’en 1940. Il fut militant du KPD en exil jusqu’en 1938, date à laquelle il le quitta en ayant refusé de s’associer à la campagne de calomnie contre le POUM. Il collabora activement à la rédaction des journaux antifascistes dans le sillage de Münzenberg dont il suivit l’évolution politique dans le sens de l’anticommunisme, ce qui le conduisit dans la rédaction de la Zukunft. En 1940, après un internement au camp du Vernet, il put joindre l’Angleterre où il écrivit pendant la guerre dans le News Chronicle et le Manchester Guardian. Désormais sa vie n’eut plus de rapport spécifique avec le mouvement politique allemand. Naturalisé anglais, il devint un fécond essayiste qui s’attacha à dénoncer les ressorts de la force d’attraction du communisme et son travestissement au profit d’une idéologie totalitaire.
Par Serge Cosseron
ŒUVRE : L’Espagne ensanglantée, 1937. — Das spanische Testament, 1938. — Arrivai and Departure, 1943. — The Yogi and the Commissar, 1945 (trad. franç., 1954). — Le Zéro et l’infini (trad. de : Darkness at noon), 1946. — La Corde raide (autobiographique), trad. de l’angl. : Arrow in the blue, 2 vol., 1953-1955. — Hiéroglyphes, 1955 (autobiographique).
SOURCES : P. A. Huber, Arthur Kœstler. Das literarische Werk, Zurich, 1962. — Babette Gross, Willy Münzenberg, Eine politische Biographie, Stuttgart, 1967. — I. Hamilton, Kœstler. A Biography, New York, 1982. — Durzak, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.