Par Jacques Droz
Né le 10 février 1813 à Bensberg (Cologne), mort le 7 juillet 1883 à Paris (France) ; émigré socialiste, d’orientation weitlingienne.
Après des études en philologie et en philosophie à l’Université de Berlin, Friedrich Mäurer émigra à Paris, pour des raisons mal connues, en 1833. Il y poursuivit ses études de droit tout en donnant des leçons privées, mais il s’engagea bientôt dans la lutte politique, se liant avec Heine et Borne, adhérant successivement au Deutscher Volksverein, au Bund der Geächteten, puis au Bund der Gerechten aux côtés de Ewerbeck, bénéficiant à partir de 1843 de la nationalité française. Pour les ouvriers allemands établis à Paris, il publia un grand nombre de recueils de poésie et d’aphorismes, dans lesquels apparut l’influence de Weitling dont il fut le principal représentant parmi les émigrés allemands à Paris. Très actif dans la presse de l’émigration, il évinça Bornstedt de la Pariser Zeitung, ne put maintenir Der Deutsche Steuermann contre les autorités prussiennes et la police française, mais publia avec Ewerbeck les Blätter der Zukunft et les Pariser Horen. Mäurer vécut la révolution de 1848 à Paris, puis en Allemagne ; arrêté à Francfort à l’occasion du procès contre les communistes allemands, il fut libéré comme citoyen français. Revenu en France, il prit ses distances à l’égard du mouvement ouvrier et se convertit, semble- t-il, quelque temps au bonapartisme.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Gedichte und Gedanken eines Deutscben in Paris, 2 vol., 1844.
SOURCES : Schieder, Anfänge der deutschen Arbeiterbewegung. Die Auslandsvereine im Jahrzehnt der Julirevolution von 1830, Stuttgart, 1963. — J. Grandjonc, Vorwarts 1844. Marx und die deutschen Kommunisten in Paris, Berlin, Bonn, Bad Godesberg, 1974 ; « La Presse de l’émigration allemande en France (1795-1848) et en Europe (1830-1848) », in Archiv für Sozialgeschichte, t. X, 1970. — W. Kowalski, « Der Bund der Gerechten. Grasse und Grenze einer elementar-proletarischen Bewegung », in W. Schmidt, Der Auftakt, 1987.