Par Jacques Droz
Né le 12 décembre 1890 à Ernschwert an der Werra, exécuté le 5 février 1945 à Brandebourg ; communiste et antinazi.
Fils d’un inspecteur des domaines, Theodor Neubauer fit de brillantes études au gymnase d’Erfurt, puis à l’Université d’Iéna. Il était national-libéral quand éclata la guerre et s’engagea comme volontaire sur le front russe où il fut gazé. Son évolution se fit vers la gauche, vers le Parti démocrate, puis vers l’USPD, ce qui lui fit perdre son poste de professeur à Erfurt, et enfin vers le KPD qui le fit entrer au Landtag de Thuringe. Mais, après l’échec de la coalition socialo-communiste (octobre 1923) qui l’avait nommé conseiller d’État, il dut s’enfuir en Rhénanie où il poursuivit une carrière difficile de secrétaire du parti, d’abord clandestinement, puis comme directeur de la Freiheit à Düsseldorf et, à partir de 1928, comme membre du Reichstag. Se situant d’abord à l’extrême-gauche du parti, il passa à la majorité de Thälmann dont il devint le porte-parole en matière de politique étrangère.
Arrêté en août 1933, il fut invité à déposer comme témoin lors du procès del’incendie du Reichstag où il défendit la thèse communiste. Libéré en 1939 du camp de Buchenwald, il reprit aussitôt ses contacts avec les communistes de Thuringe et se lia avec un jeune militant, Magnus Poser (1907-1944), menuisier à Iéna, qui y avait créé un petit réseau personnel. Agissant avec beaucoup de précaution, Neubauer put prendre pied dans différentes entreprises de sous-traitance des industries d’armements à Zeiss, Erfurt, Eisenach et Suhl, puis étendit son action chez les travailleurs étrangers et dans les camps de prisonniers, pour lesquels il créa des presses en langue française et russe. Il prit des contacts avec l’intérieur du camp de Buchenwald où des armes furent distribuées. Mais, à la suite d’une réunion avec le groupe Saefkow où la Gestapo avait introduit des espions, les communistes thuringiens furent arrêtés en juillet 1944. Poser fut mortellement blessé en cherchant à s’enfuir, Neubauer comparut devant le Voikstribunal et fut exécuté en février 1945.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Deutsche Aussenpolitik, heute und morgen, 1932. — Aus Reden und Aufsätzen, 1965.
SOURCES : Gertrud Glondajewski, H. Schumann, Die Neubauer-Poser Gruppe, Berlin-Est, 1957. — Sonja Müller, Theodor Neubauer, Berlin-Est, 1969. — F. Hammer, Theodor Neubauer. Aus seinem Leben, 3e éd., Berlin-Est, 197G. — Duhnke, KPD, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit.