Par Jacques Droz
Né le 5 janvier 1904 à Kusel, mort le 13 février 1977 à Mayence ; militant communiste, organisateur du Comité de l’Allemagne libre pour l’Ouest.
Militant communiste, responsable du KPD pour la Sarre depuis 1924, conseiller municipal de Sarrebruck, Otto Niebergall dut émigrer en France après le plébiscite de 1937 et où le congrès « de Berne » lui confia en 1939 un poste de direction. Ayant échappé par la fuite à l’internement prévu par les autorités françaises, il fit partie du groupe qui, avec Alexander Abusch et Albert Norden, menait une lutte clandestine aux environs de Toulouse. Il fut nommé en avril 1941 comme responsable du travail illégal pour la Belgique, le Luxembourg et la France occupée. Il existait donc deux organisations parallèles : celle de Marseille, l’Union des émigrés allemands antinazis, créée par Paul Merker, et celle de Niebergall pour la zone occupée. Le Parti communiste français avait mis sur pied, dans le cadre du MOI (Main d’œuvre immigrée) une section spéciale, le Travail allemand (TA) dont Niebergall fut l’organisateur, qui avait pour but de former à la lutte antifasciste les Allemands évadés des camps et de combattre la propagande de la Wehrmacht. Le succès fut faible jusqu’à la déclaration de guerre de Hitler à l’URSS, mais au lendemain de celle-ci, fut créé à Paris le journal Soldat im Westen, dirigé par le communiste Hans Zipper, que vint doubler bientôt à Lyon le Soldat am Mittelmeer. Niebergall eut des entretiens avec le colonel Hofacker, chef de la Résistance militaire allemande en France. Après le succès de l’armée soviétique à Stalingrad fut créé à Paris un comité Freies Deutschland pour l’Europe de l’Ouest qui prit le nom de CALPO dont Niebergall fut le président, entouré par plusieurs militants sarrois, et dont le propagandiste fut le communiste Peter Gingold. Ce comité, qui comprit bientôt 2 500 membres, publia plusieurs journaux qui appelèrent à la lutte contre l’occupant, ainsi que, après la libération de Paris, Volk und Vaterland (Peuple et patrie). Après la guerre, Niebergall regagna la Sarre mais, expulsé par les autorités françaises, reprit du service auprès du KPD qui le chargea de la région Rhénanie-Palatinat.
Par Jacques Droz
SOURCES : K. Pech, « Otto Niebergall », in Beiträge zur Geschichte der Arbeiterbewegung, 27,1985. — Réfugiés et immigrés d’Europe centrale dans le mouvement antifasciste et la résistance française 1933-1945 (colloque), Paris, 1986. — Duhnke, KPD, op. cit. — Boeder et Strauss, op. cit.