RÄDEL Siegfried

Par Gilbert Badia

Né le 7 mars 1893 à Copitz (Pirna), exécuté le 10 mai 1943 à Berlin-Plötzensee ; militant communiste, leader des organisations d’émigrés en France.

Fils d’un ouvrier imprimeur, Siegfried Rädel apprit le métier de menuisier. Il adhéra en 1909 à la Jeunesse ouvrière socialiste, en 1910 au syndicat du Bois et en 1912 au SPD. Mobilisé en 1913, on le retrouva en 1918 membre du conseil ouvrier de Pima. Il adhéra au KPD dès sa fondation.
De 1920 à 1923, il joua un rôle important au sein du mouvement des comités d’entreprise.
Lorsque le KPD fut interdit en 1923, Rädel qui était une figure marquante du Parti communiste en Saxe orientale, entra dans la clandestinité. En 1923-1924, il fut membre de la direction du parti (Zentralausschuss). En mai 1924, il fut élu député du Reichstag (il en fera partie jusqu’en 1933) et intervint dans les débats traitant de politique sociale. De 1927 à 1929, il militait à la direction régionale du KPD (Saxe orientale). En même temps il assura la présidence, jusqu’en 1933, de la Communauté de travail des organisations de politique sociale (Arso) ; il dénonça avec vi­gueur la politique d’austérité des gouvernements Brüning et von Papen. Le XIIe congrès du KPD l’avait élu suppléant du Comité central.
Pendant toute l’année 1933, il anima l’activité clandestine du KPD en Saxe. En décembre, il émigra en Tchécoslovaquie où il fut responsable d’un service fronta­lier de liaison avec les groupes communistes en Allemagne méridionale. En 1935, il passa en Suisse pour y remplir des fonctions analogues. En 1936, il fut arrêté et expulsé vers la France. A la fin de l’année, il fit partie de la direction des émigrés communistes en France. Membre à ce titre de l’Association des émigrants alle­mands, il fut élu vice-président de cette organisation.
Sous le pseudonyme de Friedrich, il participa en 1939 à la conférence « de Berne » du KPD, qui l’élut au Comité central.
Interné en septembre 1939, il fut expédié au camp du Vemet. En mars 1941, l’URSS lui conféra la nationalité soviétique, mais l’invasion de l’Union soviétique par la Wehrmacht, trois mois plus tard, eut pour conséquence d’annuler l’effet de cette mesure. En août 1942, le régime de Vichy livra Rädel aux autorités nazies. Condamné à mort par le Volksgerichtskof, le 25 février 1943, il fut exécuté dans la prison de Plötzensee le 10 mai. Une usine de Pima porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216522, notice RÄDEL Siegfried par Gilbert Badia, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 13 mai 2020.

Par Gilbert Badia

SOURCES : Siegfried Rädel. Ein Leben voller Kampf für die Arbeiterklasse, Pima, 1963. — Elfriede Förster, Maria Weiterer, Siegfried Rädel. Aus seinem Leben, Berlin, 1980. — Weber, Wandlung, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.

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