RÖMER Beppo

Par Jacques Droz

Né le 17 novembre 1892 à Munich, assassiné le 25 septembre 1944 à Berlin-Plötzensee ; résistant de droite du nazisme, proche du national-bolchevisme.

Docteur en droit devenu officier du génie, Beppo Römer avait appartenu au groupe raciste Thulé, avait contribué en Bavière à la constitution des corps francs qui avaient étouffé la République des conseils. Cependant, dans le corps franc Oberland envoyé en 1920 pour réprimer les révoltes dans la Ruhr, il constata qu’il était possible d’amalgamer contre le capitalisme bourgeois les ouvriers et les jeunes étudiants. Aussi refusa-t-il d’aller briser une grève à Beuthen. Rentré à Munich, il s’efforça, avec l’aide du communiste Otto Graf, de renforcer les liens entre les éléments qui se réclamaient du national-bolchevisme, auquel le professeur Hans von Henting venait de donner en 1921 sa première expression dans son Manifeste allemand. Römer fut d’ailleurs inquiété en 1925 et en 1926 pour ses relations avec les communistes. En 1931, il appartenait au cercle du sous-lieutenant Richard Scheringer qui avait créé dans son régiment une cellule national-socialiste et qui, dans sa prison d’Ulm, avait adhéré au KPD. Dans la revue Aufbruch et dans les divers cercles autour de cette revue, Römer invitait le mouvement national à se décider contre le capitalisme et appelait « l’officier de l’armée impériale à devenir le soldat de la révolution nationale et sociale ». Arrêté en 1933, il fut libéré grâce à l’intervention de militaires, mais s’attira la haine du régime. De 1939 à 1942, il semble avoir été mis par des amis de la Kommandatur de Berlin au courant des dépla­cements de Hitler et d’avoir envisagé son assassinat. Il était lié avec de nombreux officiers hostiles au régime, avec le cercle Solf implanté à la Wilhelmstrasse, mais aussi avec l’organisation clandestine mise sur pied par l’ouvrier communiste Robert Uhrig (« groupe Robby ») dans une usine d’armement de Berlin d’où il fournissait des renseignements aux Soviétiques et travaillait à un rapprochement entre l’Allemagne et l’URSS. Romer fut arrêté avec Uhrig en février 1942 et condamné à mort en septembre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216539, notice RÖMER Beppo par Jacques Droz, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 14 mai 2020.

Par Jacques Droz

SOURCES : HJ. Kuron, Freikorps und Bund Oberland, Diss. Erlangen, 1960. — W. Salomon, « Josef Römer. Vom kaiserlichen Offizier zum Soldaten der Révolution », in Militärgeschichte, t. 13, Berlin-Est, 1974. — Duhnke, KPD, op. cit.

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