SAEFKOW Anton

Par Gilbert Badia

Né le 7 juillet 1903 à Berlin, exécuté le 18 septembre 1944 à Brandebourg-Görden ; militant communiste et antinazi.

Fils d’un tailleur, apprenti mécanicien, Anton Saefkow adhéra en 1920 au syn­dicat des métallurgistes, mais devint très vite permanent des Jeunesses commu­nistes et participa à ce titre au IVe congrès de l’Internationale de la jeunesse communiste à Moscou (15-25 juillet 1924). La même année, il devint membre du KPD.
Dans le syndicat des métallurgistes, il défendit la ligne communiste hostile à la direction réformiste, ce qui entraîna son exclusion en 1926. Élu en avril 1927 au Co­mité central de la Jeunesse communiste allemande, il fit successivement partie, de 1928 à 1932, des directions régionales (Bezirksleitung) du KPD de Saxe et de la Ruhr. Au cours de l’été 1932, il fut secrétaire à l’organisation de la région de Ham­bourg (Wasserkante).
Le 16 avril 1933, il fut arrêté et condamné à deux ans de prison. Sa peine ac­complie à Brême, il fut envoyé au camp de concentration de Fuhlsbüttel, puis de Dachau. Pour y avoir organisé, en novembre 1936, une cérémonie à la mémoire d’Edgar André, exécuté à Hambourg, il fut condamné à trente mois de bagne. Li­béré le 28 juin 1939, il renoua à Berlin le contact avec d’autres communistes. Après l’arrestation de Robert Uhrig (début 1942), il participa à la direction de l’organi­sation communiste clandestine dans la région de Berlin. Au printemps 1943, il rétablit la liaison avec le délégué de la direction du KPD en Suède et, la même année, avec d’autres groupes de résistants (Neubauer-Poser en Thuringe et Schumann-Engeit, en Saxe). Avec Neubauer et Schumann, il rédigea une plate-forme politi­que, « Nous communistes et le Comité national " Allemagne libre " » (Wir Kommunisten und das Nationalkomitee « Freies Deutschland ») qui ne prit sa forme défi­nitive qu’en février 1944 en raison des difficultés de liaison, mais aussi des réticences de Schumann et d’Engert à accepter la large politique d’union que Saef­kow préconisa, en accord avec la ligne politique mise en œuvre par la direction du KPD. A la fin de 1943, Saefkow et Franz Jacob contactèrent deux anciens dirigeants du DGB et le 22 juin 1944, ils discutèrent avec les sociaux-démocrates Julius Leber et Adolf Reichwein de la possibilité d’un front commun antifasciste.
Deux semaines plus tard (le 4 juillet), la Gestapo arrêta Saefkow et Jacob qui, condamnés à mort par le Volksgerichtshof le 5 septembre 1944, furent exécutés le 18 dans la prison de Brandebourg-Görden.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216550, notice SAEFKOW Anton par Gilbert Badia, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 15 mai 2020.

Par Gilbert Badia

SOURCES : W.A. Schmidt, Damit Deutschland lebe. Ein Quellenwerk über den deutschen antifaschistischen Widerstandskampf, 2e éd., Berlin-Est, 1959. — G. Rottmann, Der Kampfum die Einheit der Hitlergegner, Berlin-Est, 1963. — G. Badia, Histoire de l’Allemagne contempo­raine, 2 vol., Paris, 1987. — Duhnke. KPD, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit.

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