DEBELS Florent

Par Yvette Fabre-Anselin

Né le 22 février 1920 à La Madeleine (Nord), fusillé le 1er juillet 1942 au fort du Vert-Galant à Wambrechies (Nord) ; ouvrier chimiste ; militant communiste et syndicaliste du Nord ; résistant FTPF.

Florent Debels
Florent Debels

Florent Debels naquit dans une famille d’ouvriers du textile. Il devint d’abord tisserand comme ses parents, puis ouvrier à l’usine Kulhman où il fut syndicaliste CGT, militant communiste et résistant chargé de récupérer tout ce qui pouvait aider au sabotage et à la lutte armée contre l’occupant. Entré dans la clandestinité sous le pseudonyme de Jean-Pierre en 1941, avec Germinal Martel, à la direction de l’Organisation spéciale (OS) dès la fin 1940 (fusillé à Poitiers le 28 mai 1943, treize mois après son frère aîné), et Louis Petit, Florent Debels organisa des contacts et étendit son activité aux arrondissements de Lille et Douai.
Il participa activement à la formation des premiers groupes FTP et, le 2 mai 1942, fut arrêté à Sin-le-Noble chez Charles Loubry (jeune résistant de dix-sept ans ; déporté) à la suite d’une « fuite » d’un résistant gravement blessé et cependant torturé et fusillé. Florent Debels fut d’abord conduit au commissariat de Lille pour interrogation puis détenu à la prison de Loos – section allemande – avec Floris Lehembre, Jean Bracq, Charles Galowicz, Louis Petit et Alexandre Bouchat, suspectés de l’exécution d’un militaire allemand en réponse aux assassinats d’otages. Bien que soumis à la torture, il refusa de parler. De la prison de Cuincy, il fut envoyé à la prison de Louvain où le tribunal militaire allemand le condamna à mort le 5 juin 1942 pour « détention d’armes à feu et propagande illégale communiste ». Il a été fusillé au crépuscule du 1er juillet 1942 au fort du Vert-Galant à Wambrechies, aux côtés de ses camarades Jean Bracq (dix-neuf ans, responsable des Jeunesses communistes du Nord), Floris Lehembre (vingt-deux ans, employé de préfecture lillois), Louis Petit (vingt-huit ans, métallurgiste à Denain) et Alexandre Bouchat (vingt et un ans).

Il s’était mariée le 16 juillet 1938 à La Madeleine (Nord) avec Yvonne Abbas qui fut militante avec son mari. Elle fut notamment chargée du matériel de propagande, du ravitaillement et du logement de nombreux résistants. Arrêtée le 29 avril 1942, le jour de ses vingt ans, elle resta cinq jours au commissariat de Lille où des policiers s’efforcèrent, sans ménagements mais en vain, de lui faire dénoncer son mari et d’autres illégaux. Le 31 juillet 1942, la section spéciale de la cour d’appel de Douai la condamna à deux ans de prison pour « activité terroriste ». Elle fut internée à Cuincy (Nord), à la Roquette à Paris, à la Centrale de Rennes (Ille-et-Vilaine). Libérable en mai 1944, elle fut internée à sa sortie de prison, car « militante et propagandiste active du Parti communiste, l’intéressée me paraît susceptible de reprendre son activité communiste ». Elle fut internée à la forteresse de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) puis déportée à Ravensbrück (Allemagne) puis à Holleischen, libérée par les partisans polonais.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21667, notice DEBELS Florent par Yvette Fabre-Anselin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 1er janvier 2022.

Par Yvette Fabre-Anselin

Florent Debels
Florent Debels

SOURCES : Arch. Dép. Nord, 1 W Cabinet du Préfet ; 1 W 1075, 1350, 1995. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit. – Témoignage de son épouse, Yvonne Abbas.

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