GROSS Lucien [GROSS Lucien, Léon]. Pseudonyme : Lulu, Lucien.

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 2 août 1918 à Commentry (Allier), mort le 15 décembre 2009 à Condrieu (Rhône) ; matelot mécanicien, résistant.

Fils de Louis Charles Gross, contremaître, et de Mathilde Tousset, sans profession, Lucien Gross avait le certificat d’études primaires et le certificat d’aptitude professionnel. Il fit son service militaire dans la marine, comme matelot mécanicien.
Démobilisé le 26 août 1939, Gross entra comme ajusteur-outilleur à la SAGEM (usine de la Côte-Rouge) à Montluçon (Allier). Il y resta jusqu’au 26 janvier 1943 lors de son entrée complète dans la clandestinité. En décembre 1941, Gross a imprimé des tracts clandestins avec un composteur et des lettres en caoutchouc. Il les diffusa dans la SAGEM (il les collait sur les vitrines des ateliers) et les apposait sur les maisons de légionnaires de Montluçon. A cette époque il fit connaissance de Désiré Chatain, dit Dédé.
En mars 1942, Gross entra dans les Groupes Francs, du mouvement Combat, via Bloch, ingénieur à la SAGEM et Petit, dessinateur à Air Liquide, à Montluçon. Avec Berthaud, Gross organisa le 6 janvier 1943 une grève à la SAGEM et une manifestation en gare de Montluçon contre le STO. Ceci le conduisit à quitter l’entreprise pour continuer son combat de résistant. Il se réfugia pendant quelques semaines dans la Creuse. A l’invite de Désiré Chatain, il alla à Lyon.
En avril 1943, Gross travailla sous la responsabilité d’André Bollier à l’organisation des imprimeries clandestines de Combat. Il participa à l’impression de Combat, Action, Libération et La Marseillaise. Il fut chargé par exemple du transport des clichés entre les imprimeries de Limoges, Rodez et Nice, ainsi que de la diffusion de la presse. Il a participé à plusieurs actions spectaculaires : Avec Désiré Chatain, il organisa le 25 avril 1944 le déménagement de toutes les pièces et documents dangereux (liés au Faux Nouvelliste) dans l’imprimerie Neveu mise sous scellés ; le 9 juin 1944, avec une voiture volée, il participa à la distribution dans les rues de Lyon d’exemplaires de Combat et de la Marseillaise.
Le 17 juin 1944, Gross réchappa à l’attaque de la rue Viala. Il continua le combat jusqu’à la libération. Toujours avec Chatain, il participa à la libération de Lucienne (Marinette Servillat) à l’hôpital de Grange-Blanche début juillet 1944.
Après guerre, Gross fit sa carrière dans la presse.
Gross a été décoré de la médaille de la résistance en 1946 et de la croix de guerre en 1947. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2002.
Il s’était marié le 7 mars 1942 à Montluçon avec Jeanne Madeleine Tallot, dont il divorça en octobre 1959 pour se remarier le 9 janvier 1965 à Villeurbanne (Rhône) avec Éliane Louise Géry.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216680, notice GROSS Lucien [GROSS Lucien, Léon]. Pseudonyme : Lulu, Lucien. par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 8 juin 2019, dernière modification le 20 juillet 2019.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : SHD GR 16 P 272303 ; - Régis Le Mer. Imprimeurs clandestins à Lyon et aux alentours (1940-1944). Le Coteau : Mémoire active, 2014, p. 79-80. — État civil.

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