VERDELET Daniel, Élie

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 11 décembre 1925 à Saint-Plaisir (Allier), exécuté sommairement le 3 août 1944 à Mussy-sur-Seine (Aube) ; sabotier ; résistant de l’armée secrète (AS) auboise et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Daniel Verdelet était le fils de Jean-Baptiste et de Albertine Cheminot. Il était célibataire et exerçait le métier d’apprenti sabotier. Son père étant décédé en 1933 et sa mère étant infirme, il fut élevé par sa sœur aînée qui était devenue sa tutrice et chez laquelle il était domicilié, barrière de la Gare, à Bar-sur-Seine (Aube).
Il entra dans la Résistance aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) après le débarquement du 6 juin 1944 et rejoignit le 16 juillet 1944 l’armée secrète de l’Aube et le maquis Montcalm, appelé ainsi du pseudonyme de son chef le lieutenant-colonel Émile Désiré Alagiraude, militaire d’active et officier de la Légion d’honneur, qui sera élevé au grade de commandeur en 1945. Le maquis était organisé militairement et comprenait au départ 200 résistants FFI sous la direction du commandant Bernet dit Marceau puis ses effectifs augmentèrent progressivement pour atteindre le 2 août 1944, 1080 hommes bien armés, équipés, entraînés et répartis en 6 compagnies. Il devint un important maquis dont la superficie couvrait la moitié de celle du Vercors.
Le 2 août 1944 à 7 heures du matin, près de 5000 soldats allemands de la Feldkommandantur et de la Gestapo de Troyes commandés par le général Schramm et l’obersturmführer Wiegand passèrent à l’attaque et encerclèrent le maquis. Le commandant Montcalm prévenu la veille des préparatifs allemands avait organisé ses forces . Les maquisards vont résister à l’ennemi pendant un jour et une nuit. Le 3 août à 9h30 du matin, le PC donna l’ordre de décrochage. L’évacuation se fera dans l’ordre et à l’insu de l’ennemi. Le général Schramm réorganisa ses troupes pour contre attaquer à deux reprises le 3 dans la soirée et le 4 au matin, mais en vain car le maquis avait disparu. L’ennemi avait eu de nombreuses pertes et la bataille de Mussy-Grancey était une victoire pour l’armée secrète.
Daniel Verdelet participa au combat du Val du Puits. Il fut capturé par des éléments de la Feldgendarmerie, emmené à la mairie de Mussy-sur-Seine où il fut torturé par la Gestapo et fusillé par celle-ci le 3 août 1944 en fin d’après-midi, au lieu-dit "Valmoroyon", à Mussy-sur-Seine (Aube). Son corps fut retrouvé le 6 août à neuf heures.
L’acte de décès fut dressé le jour même sur la déclaration de Gabriel Bernardin, âgé de 37 ans, entrepreneur de peinture, domicilié à Mussy-sur-Seine.
Il fut inhumé provisoirement à Mussy-sur-Seine et transféré le 1er octobre 1944 au cimetière communal, à Bar-sur-Seine (Aube).
Il obtint une citation à l’ordre de l’armée à titre posthume avec attribution de la Croix de guerre avec palme le 10 septembre 1945 par le général de Gaulle puis la mention « Mort pour la France » le 18 décembre 1945 par notification du Secrétariat général des Anciens combattants et la Médaille militaire par décret du 21 juin 1950.
Il fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) le 18 janvier 1946 et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) le 31 octobre 1962 [SHD Vincennes dossier GR 16 P 588991].
Son nom figure sur le monument aux morts, à Bar-sur-Seine et sur la plaque commémorative du Musée de la Résistance à Mussy-sur-Seine (Aube).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216805, notice VERDELET Daniel, Élie par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 12 juin 2019, dernière modification le 1er août 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : AVCC dossier 21P 274797.— Article du journal Le Bien Public à l’occasion du 20e anniversaire de La bataille de Mussy-Grancey (2, 3, 4 août 1944).— Divers Sites Internet sur le maquis et la bataille de Mussy-Grancey.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

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