Par Gilbert Badia
Né le 9 février 1896 à Altona, assassiné le 1er février 1934 à Berlin ; militant communiste, responsable national du KPD au début du Troisième Reich.
Fils d’un ouvrier, John Schehr apprit le métier de mécanicien qu’il exercera jusqu’en 1927. Il adhéra au Parti social-démocrate en 1912 et se syndiqua l’année suivante. En 1919, Schehr fut membre du Parti social-démocrate indépendant (USPD), puis du KPD. En 1924, il fut secrétaire politique du KPD à Altona et devint secrétaire de la sous-région de Harburg-Wilhemsburg en 1925. Au Xe congrès du KPD en 1925, il fut élu suppléant au Comité central. Il fut parmi les signataires de la lettre ouverte que le comité exécutif de l’Internationale adressa à « toutes les organisations et à tous les membres du KPD » pour condamner les positions de la direction « ultra-gauche » du Parti communiste allemand.
En 1926, Schehr fréquenta une des écoles de l’Internationale communiste à Moscou. De 1927 à 1932, il fut successivement secrétaire à l’organisation, puis secrétaire politique des régions de Hambourg (Wasserkante) et de Basse-Saxe. Comme il avait pris la défense de Thälmann lors de l’affaire Wittorf, le Comité central d’octobre 1928 le démit de ses fonctions, qu’il retrouva après la réhabilitation de Thälmann. Le XIIe congrès (1929) le confirma comme membre suppléant du Comité central. A partir de 1931, il s’employa à organiser un front unique antifasciste qui regroupait (comme à Brunswick en octobre 1931) communistes et sociaux-démocrates. En avril 1932, Schehr fut élu député au Landtag de Prusse et le 31 juillet au Reichstag. En mai 1932, le Comité central du KPD l’avait élu au Bureau politique et au secrétariat du Comité central aux côtés de Thälmann et de Remmele.
A partir de mai 1933, Schehr fît partie de la direction clandestine du KPD. Après l’arrestation de Thälmann, il était devenu le responsable national du parti, ce qui créa des dissensions entre lui et Ulbricht. Arrêté en novembre 1933, torturé, il refusa de parler et fut assassiné dans les locaux de la Gestapo, Prinz-Albrecht- Strasse à Berlin.
Par Gilbert Badia
SOURCES : Sturz im dritten Reich. Miniaturen und Porträts 1933-1935, Leipzig, léna, Berlin, 1983. — Duhnke, KPD, op. cit. — Lexikon, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit.