Par Gilbert Badia
Né le 8 novembre 1890 à Leipzig-Eutritzsch, assassiné le 11 octobre 1944 dans le camp de concentration de Sachsenhausen ; militant communiste, chargé des problèmes militaires et des groupes d’autodéfense.
Le père d’Ernst Schneller avait servi douze ans dans l’armée du roi de Saxe. Après des études à l’École normale d’instituteurs de Grimma, Ernst avait été instituteur à Kirchberg (Erzgebirge) et Leipzig de 1911 à 1914. Volontaire en 1914, il termina la guerre comme officier. De 1919 à 1924, il fut instituteur à Schwarzenberg (Erzgebirge). En 1919, il adhéra au SPD, puis au KPD après le putsch de Kapp en avril 1920. L’année suivante, il fut élu au Landtag de Saxe (1921-1924) et député au Reichstag en décembre 1924.
En 1923, il avait organisé les centuries prolétariennes dont il fut le responsable pour la Saxe. Il fut arrêté en novembre et libéré sur intervention du Landtag. Congédié de l’enseignement en 1924, il devint permanent du parti. Il participa à la mise sur pied de l’organisation d’autodéfense, le Ligue rouge des combattants de front (Roter Frontkämpferbund). Il fut également rédacteur en chef de la revue Octobre éditée parle parti et qui traitait de la politique militaire. De 1924 à 1928, il fit partie du Comité central du KPD, ainsi que du Bureau politique et du secrétariat. Il participa au VIe congrès de l’Internationale communiste (1928) qui l’élut suppléant au Comité exécutif.
Le 26 septembre, Schneller présida la séance du Comité central au cours de laquelle Thälmann fut déchargé, à la suite de l’affaire Wittorf, de ses fonctions à la tête du KPD. Thälmann ayant été confirmé comme président du KPD sur intervention de l’Internationale, Schneller fut écarté du Bureau politique et ne fut pas réélu au Comité central lors du XIIe congrès. Il n’en conserva pas moins des fonctions importantes. De novembre 1928 à mai 1932, il dirigea la section d’agitation et de propagande du Comité central et était en même temps responsable politique de l’École centrale du parti à Fichtenau, près de Berlin.
Arrêté la nuit de l’incendie du Reichstag, Schneller passa deux ans en détention comme Thälmann (prison de Berlin-Moabit, camp de concentration de Sonnenburg en 1933). Le 9 novembre 1933, la Haute Cour de Leipzig (Reichsgericht) le condamna à six ans de bagne. De la prison de Waldheim il fut transféré en juillet 1939 au camp de concentration de Sachsenhausen où il fît partie de la direction clandestine constituée par les internés. En août 1944, il fut isolé dans une cellule et exécuté le 11 octobre avec vingt-six autres détenus.
Par Gilbert Badia
ŒUVRE : Krieg und Kriegsgefahr, 1927. — Phœbus-Skandal, 1927. — Arbeiterschaft und Wehrpolitik, 1929. — Ernst Schneller : Arbeiterklasse und Wehrpolitik. Ausgewählte Reden und Schriften 1925-1929, éd. par H. Hädicke und R. Meier, 1960.
SOURCES : W. Kiessling, Ernst Schneller. Lebensbild eines Revolutionars, Berlin, 1960. — K.H. Zieris, Ernst Scbnelier, Berlin, 1966. — Lexikon, op. cit. — Weber, Wandlung, op. cit.