SCHRÖDER Karl

Par Serge Cosseron

Né le 13 novembre 1884 à Polzin (Poméranie), mort le 6 avril 1950 à Berlin-Est ; écrivain socialiste, un temps membre du KAPD.

Fils d’un instituteur poméranien, Karl Schröder entra dans l’orbite soçial-démocrate assez tard, en 1912, après avoir obtenu son diplôme de philosophie à l’U­niversité de Marburg. Installé à Berlin et gagnant sa vie comme répétiteur, il se lia d’amitié avec Franz Mehring et publia de nombreux articles sur des questions phi­losophiques et pédagogiques dans la revue Arbeiter-Jugend. Il poursuivit cette ac­tivité pendant la guerre qu’il fit comme sous-officier dans un camp de prisonniers russes. Proche des spartakistes, il adhéra à la Ligue en 1917 et participa au congrès de fondation du Parti communiste d’Allemagne en décembre 1918. Partisan des thèses antiparlementaires et antisyndicalistes, il fut l’un des principaux organisateurs du KAPD (Parti communiste ouvrier d’Allemagne) dont il rédigea le programme adopté en avril 1920. Schröder dirigea ce parti et négocia lui-même à Moscou, en novembre 1920, le statut d’organisation sympa­thisante à la IIIe Internationale.
Tenant des thèses unionistes et dirigeant de la tendance d’Essen, Schröder fut exclu en mars 1922 en compagnie d’Arthur Goldstein et fut rejoint par de nombreux intellectuels victimes de l’ouvriérisme croissant en vigueur dans l’organisation, comme Alexander Schwab et Bernhard Reichenbach. Animateur de l’Internatio­nale communiste ouvrière en 1922-1923, il se convainquit rapidement que le radi­calisme était dépassé et réintégra la social-démocratie en 1924. Il s’y consacra es­sentiellement, jusqu’en 1933, à des activités éditoriales et pédagogiques. Auteur de romans et de nombreux articles, il devint en 1928 responsable de la coopérative d’é­dition du Parti social-démocrate, Der Bücherkreis. En même temps il inspira les Rote Kämpfer, condamnés par la direction du parti en mai 1931. Il continua d’ani­mer ce cercle clandestin après 1933, jusqu’à ce que les nazis mettent fin à son ac­tivité en 1936. Condamné à quatre ans de travaux forcés en 1937, il fut interné au camp de Bœrgermoor jusqu’à sa libération le 30 novembre 1940. Pendant la guerre il fit des travaux de correcteur dans une maison d’édition. La paix revenue, il par­ticipa à la remise en place de l’appareil scolaire et adhéra au SED au moment du blocus de Berlin pour garantir sa survie économique. Gravement malade et ayant perdu son emploi de directeur d’école en 1949, il s’éteignit en avril 1950.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216872, notice SCHRÖDER Karl par Serge Cosseron, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 9 novembre 2020.

Par Serge Cosseron

SOURCES : Bock, Syndikalismus, op. cit. — H.H. Müller, Intellektueller Linksradikalismus in der Weimarer Republik, Kronberg/Ts., 1977. — D. Authier, J. Barrot, La gauche communiste en Allemagne 1918-1921, Paris, 1976. — Osterroth, op. cit.

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