Par Jacques Droz
Né le 18 janvier 1866 à Landsberg-Wertha, mort le 29 mai 1958 à Twlckenham (Angleterre) ; militant communiste, proche de l’ultra-gauche.
Bien qu’il eût fait des études secondaires et supérieures « bourgeoises », Ernst Schwarz entra en 1918 au SPD pour lequel il exerça pendant le putsch de Kapp des fonctions policières à Chemnitz, puis à l’USPD, enfin au KPD qui l’envoya comme secrétaire dans le cercle de Hesse-Kassel. Revenu à Berlin après les événements de mars 1921, qui entraînèrent pour lui de multiples poursuites, il s’établit à Berlin comme professeur de lycée. Député au Reichstag à partir de 1924, il appartint à la gauche du parti, puis se lia avec Scholem et Rosenberg à l’opposition de l’ultra-gauche en 1925. Lorsque celle-ci se déclara dissoute après la « lettre ouverte » de Thälmann, il se rapprocha de Korsch avec lequel il rédigea la Kommunistische Politik, fondamentalement hostile à la politique du Komintern, ce qui entraîna en avril 1926 son exclusion du parti. Il se sépara cependant rapidement de Korsch et se rapprocha du KAPD avec son propre organe Entscheidende Linke, mais ne voulut pas, sur les ordres de ce parti antiparlementaire, renoncer a son siège au Reichstag qu’il conserva jusqu’en 1928. Rentré dans l’enseignement, il prit ses distances à l’égard du mouvement ouvrier et se préoccupa des relations franco-allemandes. Recherché par les nazis, il émigra en France puis aux États-Unis et revint dans les années cinquante en Allemagne sans s’y occuper de politique.
Par Jacques Droz
SOURCES : O. Langels, Die ultralinke Opposition der KPD in der Weimarer Republik, Francfort, Berne, New York, Nancy, 1984. — Weber, Wandlung, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.