Par Jacques Droz
Né le 12 avril 1875 à Worms, mort en 1945 à Theresienstadt ; juriste social-démocrate, théoricien du droit du travail.
Né dans une famille d’industriels israélites, Hugo Sinzheimer fit des études universitaires de droit et d’économie politique et s’établit comme avocat à Francfort. Mais déjà à l’Université il s’était intéressé à la politique, avait milité dans le Parti national-social de Naumann, dans l’Union démocratique de Barth, pour trouver lors de la guerre sa voie au SPD dans lequel il devint un spécialiste du droit du travail et des problèmes d’éducation populaire, deux sujets auxquels il consacra de nombreux ouvrages. Élu en 1919 à l’Assemblée nationale, il participa à la rédaction de la Constitution de Weimar, pour laquelle il fit un travail utile d’éclaircissement des termes employés et siégea à la commission qui eut à examiner le traité de Versailles. Lors du congrès du parti qui se tint en juin 1919, il prit position sur la question des conseils (Räte), soutenant la création d’un Parlement économique qui siégerait à côté du Parlement politique et qui serait composé de conseils ouvriers et patronaux chargés d’apaiser les luttes de classe et d’harmoniser les intérêts divergents. Membre du cercle de Hofgeismar, il contribua lors de la réunion d’Heppenheim (1928) à la création des Blätter für den Sozialismus que dirigea Tillich. Créateur d’une Académie du travail à l’Université nouvellement créée de Francfort, il y fut un maître écouté et dont l’influence politique était notable.
Ayant dû émigrer en Hollande où il écrivit encore plusieurs ouvrages juridiques, il y fut saisi par la Gestapo et emmené à Theresienstadt où il mourut au lendemain de sa libération.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Der korporative Arbeitsnormenvertrag. Eine privatrechtliche Untersuchung, 2 vol., 1907-1908. — Aufgabe der Volksbildung nach dem Kriege, 1916. — Jüdische Klassiker der deutschen Rechtswissenschaft, 1937.
SOURCES : Helga Grebing(éd.), Geschichte der sozialen Ideen in Deutschland, Munich, 1969. — Osterroth, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit. — Benz et Graml, op. cit.