Par Jacques Droz
Né en 1815 à Hanovre, mort après 1870 en Angleterre ; artisan et journaliste révolutionnaire.
Compagnon menuisier, Ludwig Stechan fit de nombreux voyages en Allemagne et en France où il fît partie de la Ligue des bannis (Bund der Geächteten). Arrêté à son retour à Hanovre en septembre 1840, mais tombé malade en prison, il fut remis à son père contre une caution de trois cents thalers. Les tribunaux n’ayant pas pu découvrir son appartenance à une association séditieuse, il fut condamné en avril 1843 à un mois de prison pour avoir fait circuler un tract antimonarchiste. En 1845, il créa un Arbeiterverein à Hanovre et, devenu maître charpentier, participa à la révolution de 1848 comme membre de l’Arbeiterverbrüderung, tandis que son appartenance à la Ligue des communistes a été, à tort semble-t-il, contestée. Son activité dans le monde ouvrier survécut à la révolution : il prit en mains à Hanovre la direction du journal des cigariers Die Concordia que rédigeait Wenzel Kohlweck et où fut publié le Catéchisme du Prolétaire de Victor Tedesco. Il représenta cette ville au congrès de la Fraternité à Leipzig (février 1850) que présida Schwenniger et après la disparition de la presse officielle de la Fraternité, publia à partir de janvier 1851 à Hanovre l’Arbeiterhalle, d’une inspiration plus clairement marxiste, qui permettait aux déshérités d’exprimer leurs revendications sociales et qui eut, semble-t-il, une grande audience parmi les ouvriers de l’Allemagne du Nord. Il y développait l’idée d’une « révolution permanente », proche des idées de Willich et de Schapper, ce qui entraîna son arrestation ; mais il put s’évader grâce à l’appui des autorités locales. A Londres, où il émigra, il poursuivit son activité auprès des ouvriers allemands tout en gardant des contacts avec sa ville natale.
Par Jacques Droz
SOURCES ; Frolinde Baiser, Social-Demokratie 1848/49-1863, 2 vol., 2e éd., Stuttgart, 1965. — E. Schraepler, Handwerkerbünde und Arbeitervereine 1830-1853, Berlin, New York, 1972.