Par Jacques Droz
Né le 7 juin 1869 à Bad Nauheim (Hesse), mort le 1er septembre 1945 à Zurich (Suisse) ; parlementaire social-démocrate de gauche.
Journaliste et collaborateur du Vorwärts de 1910 à 1916, député au Landtag de Prusse, Heinrich Ströbel s’était déjà signalé avant la guerre dans des discussions sur la grève politique de masses, l’extension du droit de vote en Prusse et le refus de voter des budgets militaires : il était dans ces domaines proche de Rosa Luxemburg. Lorsque survint la guerre, il signa dans le Vorwàrts une motion marquant sa désapprobation du vote des crédits militaires. Dans le premier numéro de la revue de R. Luxemburg et de F. Mehring Die Internationale, il se distança de l’affirmation du Comité directeur du parti qui était unanime dans sa position à l’égard de la guerre, reprochant à celui-ci d’avoir divisé la social-démocratie. Partisan d’une attitude « centriste » qui l’écartait du spartakisme, il entra dans la Sozialdemokratische Arbeitsgemeinschaft, ce qui entraîna, à la suite de la conférence du parti à Berlin (septembre 1916), son exclusion de la rédaction du Vorwärts, puis avec Adolf Hoffmann de la fraction social-démocrate du Landtag prussien. En avril 1917, il adhéra à l’USPD qui le fit participer au gouvernement provisoire de la Prusse, Mais en 1920, il réintégrait le SPD pour y adopter pendant toute la République de Weimar une attitude de gauche intransigeante : en 1921, au congrès de Görlitz, il combattit l’opportunisme du nouveau programme ; en 1927, il fut l’un des fondateurs avec Rosenfeld et Seydewitz de la revue Der Klassenkampf. Membre du Reichstag depuis 1924, devenu leader du mouvement pacifiste, il s’opposa à la construction d’un cuirassé de type A et au congrès de Magdeburg, il s’efforça d’empêcher le parti de proposer un programme militaire. Ces prises de position le rapprochèrent du SAPD auquel il adhéra en octobre 1931, mais pour peu de temps. En 1933, il dut émigrer en Suisse.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Die Kriegsschuld der Rechtssozialisten, 1919. — Die deutsche Revolution, ihr Unglück und ihre Rettung, 1920. — Nicht Gewalt, sondem Organisation : der Grundirrtum des Bolschevismus, 1921. — Die Sozialisierung ; ihre Wege und Voraussetzungen, 1921. — Die Aufgaben der Arbeiter-lnternationale, 1922. — Sozialismus und Weltgemeinschaft, 1923.
SOURCES : H. Donat, K. Holl (éd.), Hermes Handlexikon. Die Friedensbewegung, Düsseldorf, 1983. — Drechsler, SAPD, op. cit. — Osterroth, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.