Par Jacques Droz
Né le 11 octobre 1805 à Munich, mort le 21 août 1870 à Vienne (Autriche) ; journaliste révolutionnaire du Vormärz.
Fils d’un conseiller d’État russe, Gustav von Struve étudia le droit à Heidelberg et Göttingen Bundestag de Francfort, fonction diplomatique à laquelle il refusa de se soumettre. Après différentes expériences sur le plan judiciaire et administratif, il s’établit en 1836 comme avocat à Mannheim. En 1845, il fut rédacteur en chef du Mannheimer Journal où il travailla d’abord en étroite relation avec le libéral Mathy, mais où les difficultés que lui créa la censure en la personne d’Uria von Sarachuga l’amenèrent à adopter une position favorable à la petite bourgeoisie et à donner une place considérable aux revendications du catholicisme-allemand, dont le leader Ronge avait été reçu triomphalement à Mannheim en septembre 1845. Cependant, en 1846, les libéraux retirèrent à Struve la direction du journal et il prit alors la rédaction du Deutscher Zuschauer dont il fit l’organe du socialisme démocratique et l’initiateur du programme d’Offenburg (septembre 1847) qui, s’il ne faisait pas nommément allusion à l’avènement de la république, revendiquait la liberté de la presse et de la réunion, ajoutait aux revendications libérales celles du suffrage universel, de l’impôt progressif et de l’égalité devant l’enseignement et exigeait la réglementation des rapports entre le capital et le travail. Tête politique, Struve manquait pourtant de charisme et du don de se rendre populaire. Au cours de la révolution de 1848, n’ayant pas pu faire accepter ses thèses par le Préparlement en mars 1848, il envisagea avec Friedrich Hecker une solution révolutionnaire qui échoua en avril 1848, puis de nouveau en septembre où la République allemande avait été proclamée à Lorrach et où avaient été décidées contre le commerce capitaliste toute une série de mesures qui laissaient prévoir une révolution sociale. Arrêté, mais libéré au printemps 1849, il put encore participer à la campagne pour la défense de la Constitution allemande. Il émigra en Suisse, en France, en Angleterre, puis aux États-Unis où il s’associa à Kinkel pour rassembler un emprunt révolutionnaire et où il participa activement à la campagne contre l’esclavage en prenant part à la guerre civile. Rentré en Allemagne en 1863, il participa à Cobourg à l’activité d’un cercle de démocrates petits-bourgeois qui demeurait sous l’impact des idées de 1848.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Das öffentliche Recht des deutschen Blindes, 1846.
SOURCES : J. Peiser, Gustav Struve als politischer Schriftsteller und Revolutionär, Diss. Francfort, 1972. — M. Tullner, « Gustav von Struve, Streiter für die Republik », in Männer der Revolution von 1848, II, Berlin-Est, 1987. — BLDG, op. cit.