DELORME Ernest, Jean [pseudonyme dans la résistance : Aubert]

Par Patrick Bec

Né le 9 octobre 1924 à Frescolanges, commune de Cézens (Cantal), exécuté sommairement le 21 juin 1944 près de Maurines (Cantal) ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Ernest, Jean Delorme était le fils de Edouard, Guillaume Delorme, cultivateur originaire du Saillant, commune de Andelat (Cantal), marié le 27 novembre 1920 avec Flavie, Fleurine Vialard, de Neyrebrousse de Cézens, veuve de Antoine Amagat mort lors de la Première Guerre Mondiale le 13 mai 1915 à Bonnetable (Haute-Saône). Ernest Delorme avait une sœur et un frère issus du premier mariage de sa mère, et un frère né en 1921 et décédé en 1925 à Frescolanges. En 1944 il est célibataire, habite Paulhac-en-Margeride (Cantal) et s’engage dans la Résistance.
Les FFI avaient établi leur poste de commandement à Fridefont et trois compagnies stationnées dans ce village partirent le 11 juin 1944 pour le Mont-Mouchet sous le commandement du colonel Charles Mondange (Thomas). Le retour à Fridefont eut lieu le 12. On constata qu’il y avait un tiers de manquants à l’effectif. C’est alors que l’Etat-Major alla s’établir à Saint-Martial, et que l’infirmerie s’installa à Maurines. (récit de Mgr de La Vaissière)
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet, les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues".
Le mardi 20 juin 1944 l’assaut allemand contre le réduit de la Truyère se développa à partir de 3 axes de pénétration. Toute la journée de violents combats se déroulent autour de Chaudes-Aigues. « Dans la nuit du 20 au 21 juin les maquisards s’efforcent de quitter le plateau mais ils sont encore une ou deux centaines cachés dans les bois le matin du 21 juin. Les troupes allemandes achevaient l’occupation du terrain. Elles entraient à Saint-Martial mais ne l’incendièrent que quelques jours plus tard, elles occupaient Fridefont et Maurines. C’est entre ces trois villages que se fit la jonction des éléments d’assaut. L’ennemi se livra avant tout à la chasse aux maquisards et à l’armement. Des patrouilles d’une quinzaine d’hommes parcoururent les chemins et les sentiers, s’enfoncèrent au fond des gorges du Bès et de la Truyère. Ces battues durèrent 6 jours du 21 au 26 juin. Il est difficile de faire un compte exact des exécutions : il ne subsiste évidemment aucun témoin ; les inhumations ne furent pas toujours enregistrées ou ne coïncident pas avec les lieux d’exécution. A Maurines les 21 et 22 juin deux ou trois hommes blessés ou prisonniers furent achevés (Royer, Hubert, X ou Vimard ?). » (Martres) Ernest Delorme est certainement l’un d’eux, Hubert ?, son pseudo étant Aubert.
Il avait 19 ans. La mention Mort pour la France est portée sur la transcription de son acte de décès.
Le nom de Ernest Delorme est gravé sur le monument aux Morts de la commune de Cézens. Ernest Jean Delorme est également inscrit sur le monument aux Morts de Paulhac (Cantal) et sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal).

Le tribunal civil de Saint-Flour le 22 février 1945 a fixé son décès au 21 juin 1944, ce jugement faisant office d’acte de décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216933, notice DELORME Ernest, Jean [pseudonyme dans la résistance : Aubert] par Patrick Bec, version mise en ligne le 17 juin 2019, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Patrick Bec

SOURCES : SHD Vincennes, dossier de résistant de Ernest Jean Delorme : GR 16 P 171590 (non consulté) .— AVCC, dossier Ernest Jean Delorme : AC 21 P 116133 (non consulté) .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 .— Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944 . — "Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944)", Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017 .— État civil (AD 15 et Maurines) .— MémorialGenWeb

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