BONITHON André

Par Eric Panthou

Né le 18 mars 1915 à La Rochebeaucourt-et-Argentine (Dordogne), exécuté sommairement par les Allemands le 28 juillet 1944 à Chappes (Allier) ; agriculteur ; civil ayant aidé la Résistance.

Stèle André Bonithon

Fils de Jean René Bonithon et de Thérèse, née Mandeix, marié à Lucile Ducreuzet André Bonithon habitait au château de Chappes. Il était agriculteur à Châtignoux, commune de Murat (Allier).
A 5h30 du matin le 28 juillet 1944, une dizaine de militaires allemands se présentent à la ferme de Lucien Mallet à Chappes (Allier), employé de madame Bonithon, propriétaire du château à côté. Il se voit interdit l’accès à ses champs. A 6h30, il entendit des coups de feu venant de la maison de la Réserve. Puis il vit du feu mis par les soldats à une grande et une maison. Vers 9h, des camions et des voitures légères vinrent récupérer la centaine de soldats présents. Un officier allemand interrogea Lucien Mallet pour savoir si M. Bonithon était marié avec la dame du château. Deux civils allemands étaient également présents sur les lieux, ne se préoccupant pas des soldats. Au départ des Allemands, Lucien Mallet et sa patronne recherchèrent son mari, y compris dans les décombres de la maison de la Réserve en feu. Ce n’est que le lendemain que le vigneron du château trouva dans les décombres de la maison, le corps en partie carbonisé de M. Bonithon. Ce bâtiment, dénommé la Réserve, était distant de 150 mètres du château. Les troupes allemandes avaient déjà stationné à Chappes la nuit du 27 juillet avant de partir vers Murat (Allier) et revenir le 28 au matin. Après leur forfait, les soldats pillèrent la ferme.
Selon les propos d’officiers allemands venus interroger des habitants du village, André Bonithon était accusé d’héberger des maquisards. Selon un document ordonnant l’opération au groupe Burkart, on soupçonnait les FFI d’avoir installer dans les bâtiments près du château, un camp de prisonniers avec notamment des Miliciens mais aussi le ministre Chevalier. Cette opération aurait été montée suite à la dénonciation d’un garde mobile prisonnier. Un maquis avait séjourné sur la commune de Chappes et Murat, mais en était parti. Il est possible qu’il ait pu être hébergé au château bien qu’il n’ait pas de dossier de Résistant.
Dans l’enquête qu’il mena suite à la découverte du cadavre, le maire de Chappes déclara que le 28 juillet vers 5h3. 150 soldats allemands avec 3 civils étaient arrivés par camions et autos dans la commune, avant de se diriger vers le château de Châtignoux. Là, André Bonithon aurait été torturé comme en atteste les nombreuses tâches de sang trouvées sur le sol de la bibliothèque. Il a ensuite été emmené au lieu-dit La Vigne et les soldats ont incendié le pressoir puis le bâtiment d’exploitation et enfin la maison. Il aurait été tué d’une balle comme l’atteste la présence d’une douille à proximité de son corps. Sa femme confirme qu’il a été torturé après avoir été accusé d’avoir logé des groupes de résistants et d’avoir refusé de parlé.
Il a été reconnu Mort pour la France mais n’a pas de dossier de victime civile aux Archives des victimes des conflits contemporains, à Caen.
Son nom figure sur le Monument aux Morts à Murat ainsi qu’à Villefranche-d’Allier.
Une stèle a été édifiée sur le lieu de son exécution.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216973, notice BONITHON André par Eric Panthou, version mise en ligne le 13 juin 2019, dernière modification le 8 mars 2022.

Par Eric Panthou

Stèle André Bonithon

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 71 : crimes de guerre à Chappes .— Mémorialgenweb. — État civil Chappes.

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