SARROU Pierre, Albert, Eugène

Par Patrick Bec

Né le 14 février 1924 à Cussac (Cantal), tué le 20 juin 1944 à Saint-Juéry (Lozère) ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Pierre, Albert, Eugène Sarrou était le fils de Jean, Armand Sarrou, cultivateur à La Chassagne, commune de Cussac (Cantal), marié à Neuvéglise (Cantal) le 6 octobre 1921 avec Marie Pécoul, originaire de Chassagne, commune de Neuvéglise. Il avait au moins un frère, marié. Célibataire, il habitait Cussac (Cantal).
Le 6 juin 1944 il s’était engagé dans la Résistance au sein des MUR du Groupe Revanche dans le Cantal.
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet, les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues". Le mardi 20 juin 1944 l’assaut allemand contre le réduit de la Truyère se développa à partir de 3 axes de pénétration. A l’est, de Saint-Chély à Fournels (Lozère), ce sont les Azerbaïdjannais du groupe Lange (3 compagnie, 450 hommes) qui iront au contact le 20 juin au matin avec les maquisards (surtout ceux de la 5e compagnie) dispersés dans le village de Saint-Juéry pour faire quelques emplettes ou simplement pour flâner. Soudain une estafette déboucha, annonçant l’arrivée imminente des Allemands. Les maquisards gagnèrent leurs postes en courant. Vers 11 heures un civil est abattu près de la Chaldette et à la fin de la matinée un front quasi continu s’étend sur plus de 5 km du point 1022 à Saint-Juéry, le long de la nationale 589. Les combats durèrent toute l’après-midi. Les maquisards luttaient par petits groupes, sans liaison assurée ente eux. Dans la soirée, un à un, ces groupes, morceaux de compagnies ou éléments mêlés de plusieurs compagnies, décrochèrent pour tenter d’échapper à l’encerclement et à la destruction. Des blessés se réfugièrent dans les granges, derrière les haies. Les habitants des villages et des hameaux avaient fui et se terraient au fond des bois. En quelques points de la ligne de feu certains éléments ripostèrent jusqu’au soir, ne se repliant qu’à la nuit. Pendant la bataille les Allemands tirèrent au mortier, mitraillèrent et bombardèrent par avions.
Surplombant le village de Saint-Juéry, un groupe de maquisards avait installé un fusil mitrailleur. Six d’entre eux trouvèrent la mort à leur poste de combat ou dans les rochers alentours par l’explosion d’un obus : Jean-Marie Andrieux, Baptiste Rozières, Marius Campagnac, René Liadière, Pierre Sarrou et Jean Daude.

Pierre Sarrou avait 20 ans. Il a été déclaré "Mort pour la France".

Un jugement du tribunal civil de Marvejols du 4 juillet 1945 établit son acte de décès, retranscrit le 4 août 1945 à Saint-Juéry.

Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts des communes de Cussac et de Saint-Juéry ainsi que sur la stèle qui domine ce village. Il est gravé sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217037, notice SARROU Pierre, Albert, Eugène par Patrick Bec, version mise en ligne le 15 juin 2019, dernière modification le 25 février 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : SHD Vincennes, dossier de résistant de Pierre, Albert, Eugène Sarrou : GR 16 P 536256 (non consulté) . — AVCC, dossier Pierre, Albert, Eugène Sarrou : AC 21 P 153414 (non consulté) . — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 .— forum maquisardsdefrance.jeun.fr, 2010 .— Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère. Aurillac : Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — État civil (AD 15) .— MémorialGenWeb. — État civil Saint-Juéry.

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