Par Jacques Droz
Né en 1837, mort en 1887 ; pasteur chrétien-social.
Pasteur de campagne, superintendant du Brandebourg, Rudolf Todt crut pouvoir en 1877, dans son livre sur Le Socialisme radical allemand et la société chrétienne, mettre en accord la partie constructive du socialisme et la foi chrétienne : il montrait que les principes du communisme n’étaient pas en contradiction avec l’enseignement du Nouveau Testament et la pensée de Saint-Paul. Si l’ouvrage fut lu avec intérêt par Stœcker, il semble avoir provoqué des réactions hostiles dans l’Église établie. La même année, Todt mit sur pied, avec le socialiste de la chaire Adolf Wagner et le conservateur social Rudolf Meyer, le Zentralverein für Sozialreform (1877-1881) qui, sur une base monarchique et religieuse, avait pour but d’établir une alliance entre les milieux évangéliques et les socialistes de la chaire, mais qui devant l’opposition de l’Église dut s’intégrer au Parti chrétien-social de Stœcker. L’influence de Todt ne fut toutefois pas entièrement négative : dans le désir de satisfaire les revendications légitimes du « quatrième état » et de pouvoir proclamer une « monarchie sociale », il agit à travers Rudolf Meyer sur les congrès du Kathedersozialismus et à travers Rudolf Solm sur le Congrès évangélique-social où divers théologiens, comme Adolf von Harnack, furent frappés par les exigences sociales que comportait une réflexion approfondie sur la morale chrétienne.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Der radikale deutsche Socialismus und die christiiche Gesellschaft, 2e éd., 1878.
SOURCES : G. Brakelmann, Kirche und Soziaiismus im 19. Jahrhundert. Die Analyse des Sozialismus und Kommunismus bei J.H. Wichem und bei R. Todt, Witten, 1966. — F. Karrenberg, « Geschichte der sozialen Ideen im deutschen Protestantïsmus », in Helga Grebing, Geschichte der sozialen Ideen in Deutschland, Munich, Vienne, 1969. — « Weder Kommunismus noch Kapitalismus ». Bürgerliche Sozialreform in Deutschland uom Vormärz bis zur Aera Adenauer, éd. par R. vom Bruch, Munich, 1985.