Par Jacques Droz
Né le 12 mars 1904 à Rastatt, mort le 2 juillet 1963 à Berlin-Est ; écrivain national-socialiste, puis communiste et antifasciste.
Fils d’un officier, élevé dans la plus pure tradition prussienne, Bolo Uhse avait participé au putsch de Kapp et s’était inscrit dans le corps franc Oberland. Bien que participant à la rédaction de journaux sociaux-démocrates, il prit des contacts avec les partisans d’Otto Strasser et du mouvement paysan de Claus Heim et participa en 1927 à la rédaction de la revue Drittes Reich. Exclu du NSDAP, il adhéra en 1932 au KPD où il s’occupa des questions paysannes. Émigré en 1933 à Paris, il exposa dans Söldner und Soldat (Mercenaire et soldat, 1935) son évolution politique et participa à la fondation du Front populaire allemand en 1936. C’est à cette date qu’il s’engagea pour l’Espagne où il fut envoyé comme commissaire de guerre et participa, sous le commandement de Ludwig Renn, aux combats devant Madrid, à Guadaliara et sur le front de l’Ebre qu’il retraça dans son livre Die erste Schlacht (La première bataille) dédié au souvenir d’Edgar André. Rentré en France, il s’exila devant la montée des périls au Mexique où il participa, aux côtés d’A. Seghers, à la création du mouvement Freies Deutschland et à la direction de la Liga pro cul- tura alemania et du Heinrich Heine Club. Bien que donnant des cours à l’École militaire, Uhse ne s’intégra pas à la vie mexicaine et vécut dans une colonie communiste d’étrangers, aux portes de la ville. Revenu par Léningrad en RDA (1948), il joua, en tant que directeur d’Aufbau et de Sinn und Form, un rôle important dans la vie culturelle de Berlin où il fut appelé à siéger à l’Académie des beaux-arts. Il fut l’un des écrivains qui, par son roman Die Patrioten (1954), contribua à maintenir la ligne antifasciste.
Par Jacques Droz
SOURCES : W, Kiessling, Alemania Libre in Mexiko, 1.1 : Ein Beitrag zur Geschichte des antifaschisitischen Exils, Berlin-Est, 1974. — Durzak, op. cit. — Walter, Exilliteratur, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.