VOGT Karl ou Carl

Fils d’un médecin de Giessen expatrié en Suisse à partir de 1835, Carl Vogt fit des études de médecine et de chimie dans sa ville natale, entre autres auprès de Justus Liebig, puis à Berne et Neuchâtel. A Paris de 1844 à 1846, il fréquenta géologues et zoologues français et britanniques, l’Association des médecins allemands de Pa­ris fondée peu de temps avant son arrivée, le poète Georg Herwegh et M. Bakou­nine. Nommé professeur à l’Université de Giessen en 1847, il participa l’année suivante à la révolution en Hesse, fut élu au Parlement de Francfort où il siégea à gauche (Deutscher Hof) et choqua par sa théorie du transformisme animal et son matérialisme athée. En juin 1849, il fut l’un des cinq Reichsregenten (régents d’empire) dont le pouvoir dura douze jours, puis il dut se réfugier en Suisse. A partir de 1852, il obtint à Genève une chaire de géologie et zoologie ; naturalisé, il fit bientôt partie du gouvernement de la ville dont le président était le radical James Fazy, ven­du aux intérêts bonapartistes. Vogt tenta à partir de 1858 d’influencer les Associa­tions d’artisans et d’ouvriers allemands en Suisse dans le sens du bonapartisme (af­faires d’Italie, de Savoie, etc.), ce qui lui valut l’opposition de républicains comme Georg Lommel puis, après des attaques calomnieuses contre Marx, la réplique cinglante de celui-ci dans Herr Vogt en 1860. Avec Ludwig Büchner, Moleschott, Haeckel, Vogt fut l’un des plus fervents et efficaces propagateurs du matérialisme scientiste.