Par Claudie Weill
Né le 7 mars 1850 à Veltheim, près de Munich, mort le 30 juin 1922 à Soiensass (Haute Bavière) ; officier, puis journaliste, dirigeant réformiste de la social-démocratie bavaroise.
Issu d’une famille noble.de Bavière, Georg von Vollmar reçut une éducation catholique rigide. A seize ans, il entra dans l’armée bavaroise et participa à la guerre entre la Prusse et l’Autriche. Il démissionna pour poursuivre ses études et fréquenta l’Institut polytechnique après avoir servi dans la Garde du Pape (1868-1869). Blessé à là jambe en 1871 pendant la guerre franco-allemande, il marchera sur des béquilles pendant de longues années. Dans les années soixante-dix, il collabora à des journaux démocrates tels que la Süddeutsche Post ou la Frankfurter Zeitung. Mais dès 1869, il fréquenta des réunions social-démocrates à Munich et passa pour un des leurs auprès des eisenachiens locaux. En 1876, il demanda un poste de rédacteur à Wilhelm Liebknecht qui lui fut accordé l’année suivante au Dresdener Volksbote. Cette activité lui valut plusieurs procès : en 1878, il fut condamné à dix mois de prison à Zwickau pour lèse-majesté, puis expulsé de Dresde. Il se réfugia à Zurich où il se vit confier, le 28 septembre 1879, la rédaction de l’organe central du parti, Der Sozialdemokrat. Mais violemment antiparlementariste, il entra en conflit avec le groupe parlementaire social-démocrate au congrès de Wyden en 1880 et dut céder sa place à la fin de l’année à Eduard Bernstein. Il se proposa alors de poursuivre ses études à Paris, mais élu député au Reichstag dans la circonscription saxonne de Mittweida en octobre 1881, il rentra en Allemagne pour exercer son mandat. Il se situait alors à l’extrême-gauche du parti. En 1883, il fut également élu à la Diète de Saxe. En 1886, il fut à Freiberg l’un des accusés du procès pour formation de société secrète intenté aux dirigeants sociaux-démocrates pour leur participation au congrès de Copenhague en 1883 : il y avait été le porte-parole du courant révolutionnaire et fut, lui aussi, condamné à neuf mois de prison. En 1889, il retourna à Munich et fut élu l’année suivante député de Bavière au Reichstag.
En juin-juillet 1891, il prononça ses célèbres « discours de l’Eldorado » où il proposa « la main tendue aux bonnes volontés, le poing aux mauvaises » dans les classes dirigeantes. A partir de ce tournant qui marqua chez lui l’abandon de l’idée de la lutte des classes, il s’installa solidement dans son fief de Bavière, devenant le chef de file des réformistes d’Allemagne du Sud où l’atténuation des luttes et de la haine de classe explique cette attitude, qui cependant le fit condamner lors du congrès du parti à Dresde en 1903. Il fut avec Schönlank rapporteur sur la question agraire au congrès de Francfort en 1894 où il se prononça en faveur de la petite propriété paysanne. Lorsqu’en 1893, les sociaux-démocrates entrèrent pour la première fois à la Diète de Bavière, il fit partie des élus. Le groupe vota d’ailleurs le budget l’année suivante, provoquant d’amples remous dans le parti. Défenseur et souscripteur des Sozialistische Monatshefte, il exerça aussi une influence décisive sur Die Neue Gesellschaft de Heinrich Braun. Délégué aux congrès socialistes internationaux de Paris en 1889 et 1900 et de Stuttgart en 1907, il se situa en 1914 à l’extrême-droite du parti et se déclara favorable à la défense nationale. Victime d’un accident de chemin de fer en 1903 et paralysé des mains depuis 1908, il fut contraint par la maladie de renoncer à ses activités politiques : en 1918, avant que n’éclatât la révolution, il abandonna ses mandats électifs.
Par Claudie Weill
ŒUVRE : Der isolierte socialistische Staat, 1878. — Über die nächsten Aufgaben der deutschen Sozialdemokratie, 1891. — Die Bauern und die Sozialdemokratie, 1893. — Reden und Schriften zur Reformpolitik, prés, par W. Albrecht, Berlin, 1977.
SOURCES : R. Jansen, Georg von Vollmar. Eine politische Biographie, Düsseldorf, 1958 (avec une bibliographie des œuvres de Vollmar). — W. Liebknecht, Briefwechsel mit deutschen Sozialdemokraten II. 1878-1884, Francfort, 1987. — Lexikon, op. cit. — Osterroth, op. cit. — BLDG, op. cit.