WAGNER Adolph, Heinrich, Gotthilf

Professeur aux Universités de Dorpat, Fribourg et, après 1870, à Berlin où il en­seigna l’économie aux côtés de Schmoller, Adolph Wagner fut d’abord partisan du libre échange, puis se convertit, disciple de Rodbertus, au protectionnisme, ce qui l’amena en 1872 à participer à la création du Verein für Sozialpolitik où il rencontra les socialistes de la chaire (Kathedersozialisten) et les partisans d’un État patriar­cal. Dans son livre Finanzwirtschaft und Staatssozialismus (1887), il développa les thèses du socialisme d’État en donnant une place particulièrement importante au système fiscal. Il joua un rôle dans le mouvement chrétien-social, appartenant à la Christlich-soziale Partei, à l’administration de la Innere Mission de Wichern, à l’Evangelisch-sozialer Kongress dont il fut le second président mais où il ne suivit pas Stœcker dans son hostilité à l’égard de Bismarck. Membre de l’Assemblée prussienne, puis depuis 1910 du Herrenhaus, il joua un rôle capital dans la défini­tion de la législation sur la protection du travail (Arbeiterschutzgesetzgebung), telle qu’elle devait être appliquée par le secrétaire d’État Theodor Lohmann.
A la fin de sa carrière, Wagner évolua vers une position nationaliste, profondé­ment antisémite ; il adopta pendant la guerre une attitude pangermaniste et signa en juillet 1915 la motion des 1 347 intellectuels en faveur d’un programme d’an­nexions au détriment des peuples slaves.