WEERTH Georg

Par Jacques Grandjonc

Né le 17 février 1822 à Detmold, mort le 30 juillet 1856 à La Havane (Cuba) ; agent commercial, écrivain, « premier poète du prolétariat allemand » (Engels).

Fils d’un pasteur, Georg Weerth entra en apprentissage à Elberfeld à quatorze ans puis occupa à partir de 1829 divers emplois de comptable, employé et agent commercial à Cologne, Bonn — où il fit ses premières armes de journaliste et d’écrivain — et à partir de décembre 1843 à Bradford où il travaillait pour une entre­prise textile allemande établie en Grande-Bretagne. Il se lia alors d’amitié avec Friedrich Engels, lui-même employé à Manchester, et avec les chartistes locaux. Il publia à cette époque ses premiers essais romanesques et poétiques sur les prolé­taires anglais. En 1845, il fit la connaissance de Karl Marx à Bruxelles où il s’é­tablit l’année suivante. Il y collabora en 1847 à Deutsche-Brüsseler-Zeitung, de­vint membre de l’Association ouvrière allemande et de la Ligue des communistes. Il prononça — à la place de Marx — en septembre 1847, au congrès des écono­mistes réunis à Bruxelles, un discours sur « la liberté de commerce considérée du point de vue prolétaire » qui fit scandale. Dès la fin février 1848, il quitta Bruxelles pour Paris, puis pour Cologne en mars où il participa à la rédaction de la Neue Rheinische Zeitung en compagnie de Marx, Engels, Wolff, etc. Il atteignit alors le som­met de son activité littéraire ; son roman Leben und Thaten des berühmten Ritters Schnapphahnski (Vie et actes du célèbre chevalier Chenapan) lui valut en 1849 trois mois de prison. Il cessa toute activité littéraire après la révolution et pendant deux ans voyagea à travers l’Europe pour son travail ; en 1849 il était à Londres pour accueillir, Karl Marx étant malade, Jenny Marx et ses trois enfants qu’il mène dans une maison meublée de Leicester Square ; en décembre 1852, il alla s’établir dans les Caraïbes, poursuivant son activité d’agent commercial dans toute l’Amérique latine. Il était de nouveau en Europe en 1855, rencontra Marx et Engels à Manchester en octobre et retourna pour les « Indes occidentales » où il mourut de fièvre tropicale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217146, notice WEERTH Georg par Jacques Grandjonc, version mise en ligne le 23 juin 2020, dernière modification le 4 décembre 2020.

Par Jacques Grandjonc

ŒUVRE : Sämtliche Werke, édité par B. Kaiser, 5 vol., 1956-1957. — Vergessene Texte, éd. par J.W. Goette, J. Hermand, R. Schloesser, 2 vol., 1975-1976.
Traductions : roman Vie et faits du fameux chevalier Schenapahnski, traduit de l’allemand et présenté par Christophe Lucchese, R&N éditions, 2017, Paris.

SOURCES : F. Vassen, Georg Weerth. Ein politischer Dichter des Vormärz und der Revolution von 1848-1849, Suttgart, 1974.

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