Par Jacques Droz
Né le 20 novembre 1789 à Hof (Allemagne). Mort le 26 juillet 1848 à Francfort ; agitateur républicain.
Fils d’un haut fonctionnaire des postes, étudiant en droit à Erlangen et à Halle, August Wirth s’établit comme conseiller juridique à Bayreuth (1822-1831) et chercha à influencer le gouvernement bavarois dans le sens d’une réforme de la législation. S’étant orienté vers le journalisme après la révolution de 1830, il prit à Munich la direction du journal Das Inland, publiant comme pamphlets les articles que lui interdisait la censure, puis il fonda la Deutsche Tribüne où il se rapprocha rapidement d’une idéologie républicaine. Menacé de procès pour dettes et d’arrestation, il émigra vers le Palatinat bavarois où le protégeait la législation napoléonienne, y ouvrit avec Friedrich Schüler un Vaterlandsverein et participa à la fête de Hambach, ce qui contribua par la suite à lui créer une grande autorité. Il y développa l’idée d’une république allemande fédérative, à l’exemple des États-Unis et organisa avec Ph J. Siebenpfeifer le Deutscher Reformverein, qui fut la première organisation républicaine en Allemagne. Arrêté par les autorités, il fut déclaré innocent par le jury d’assises de Landau, mais retenu en prison par la police bavaroise jusqu’en 1836.
Wirth vécut alors principalement en Suisse. Établi à Constance, il y publia la Deutsche Volkshalle et son livre Die politisch-reformatorische Richtung der Deutschen im XVI. und XIX. Jahrhundert (1841) qui titrent pendant quelques années l’évangile des Arbeitervereine en relation avec la Jeune Allemagne. Wirth estimait dans ces ouvrages que la république démocratique portait en elle la solution de la question sociale qui était essentiellement une affaire d’éducation populaire. Aussi était-il en conflit avec les théories socialistes, fussent-elles anglaises ou françaises et condamnait-il la communauté des biens. Ce qui ne signifie pas que Wirth n’ait pas reconnu l’existence de problèmes sociaux et cherché dans Fourier leur solution. Bien qu’il ait eu en Suisse plusieurs adeptes, comme Johann Heinrich Hochdorfer, Weitling et ses disciples imposèrent leur conception du socialisme.
Revenu en Allemagne en 1848, Wirth fut élu à une élection partielle à l’Assemblée de Francfort où il se lia avec Robert Blum, mais mourut au cours de l’été.
Par Jacques Droz
ŒUVRE : Die Rechte des deutschen Volkes, 1833. — Denkwürdigkeiten aus meinem Leben, 1844. — Die Geschichte der Deutschen, 4 vol-, 1842-1845.
SOURCES : A. Doll, « Ph J. Siebenpfeifer et J.G.A Wirth », in Das Hambacher Fest, 27. Mai 1832, Männer und ïdeen, éd. par K. Baumann, Spire, 1957. — W. Schieder, Anfänge der deutschen Arbeiterbewegung, Stuttgart, 1963. —