Par Jacques Droz
Né le 19 janvier 1893 à Rotthausen, près de Gelsenkirchen (Ruhr), mort le 3 mars 1958 à Berlin-Est ; militant communiste, homme d’État de la RDA.
Instituteur à Essen, communiste à partir de 1920, Wilhelm Zaisser participa activement dans la Ruhr à la répression du putsch de Kapp, mais, commandant dans l’Armée rouge, il fut arrêté et exclu de ses charges scolaires. Il partagea sa vie de militant entre la direction de journaux communistes dans la Ruhr et des voyages à Moscou où il suivit les cours de l’École du Komintern et ceux de l’Académie militaire. A la fin des années vingt, il fut envoyé en Chine et participa à l’insurrection de Canton. En 1932, il était inscrit au PCUS. En 1936, ses talents militaires le désignèrent pour partir pour l’Espagne où, sous le nom du général Gomez, il commanda la 13e Brigade internationale, tout en enseignant à l’école du KPD à Benicasim. Rentré en URSS en 1938, collaborateur du Komintern, il fut chargé à Moscou, entre autres, de la section allemande de l’édition des littératures étrangères. Désigné pendant la guerre pour la rééducation politique des officiers allemands prisonniers et la définition d’une nouvelle ligne politique pour l’Allemagne communiste, il fit en RDA, où il rentra en 1947, Une rapide carrière comme ministre de l’Intérieur du Land de Saxe, puis comme réorganisateur de la police sous Ulbricht et finalement comme ministre de la Sûreté de 1950 à 1953. Il travaillait à l’Institut Marx-Engels de Berlin avec des techniciens militaires soviétiques. Mais avant les événements de 1953, il s’associa avec Rudolf Hermstadt (1903-1966), son collaborateur du Comité central du SED et directeur du Neues Deutschland, pour conseiller à Ulbricht un cours plus libéral, la lutte contre la sclérose doctrinale, la transformation du SED en un parti populaire et une orientation publique qui rendrait possible l’unification de l’Allemagne. Accusé avec Hermstadt d’activité « fractionnelle », il fut privé en 1954 de toutes ses fonctions. Depuis lors, il fut employé comme lecteur par la maison d’édition Dietz, tandis que Hermstadt obtint un poste aux archives d’État de Merseburg. Il semble que Zaisser ait fait, avant sa mort, plusieurs voyages en URSS où il avait gardé des amis. Mais la presse de Berlin-Est ne consacra aucune notice à sa mort.
Par Jacques Droz
SOURCES : Carola Stern, Porträt einer bolchewistischen Partei. Funktion und Situation der SED, Cologne, 1957. — M. Mc Cauley, Marxism-Leninism in the German Democratic Republic. The Socialist Unity Party (SED), New York, 1979. — K.W. Fricke, Opposition und Widerstand in der DDR. Ein politischer Report, Cologne, 1984. — Lexikon, op. cit. — Rœder et Strauss, op. cit.