DÉCHAUME Pierre, Émile

Par Eric Panthou

Né le 21 juillet 1902 à Courtenay (Loiret), suicidé en prison le 23 décembre 1941 à Moulins (Allier) ; agent d’assurance ; résistance isolée.

Fils de Jules, Émile, notaire, et de Marie Gandoh, Pierre, Émile Déchaume -ou Dechaume selon les documents officiels- avait une sœur. Ses parents quittèrent Courtenay pour venir s’installer à Saint-Parize-en-Viry (Nièvre).
Pierre fit ses études à Paris et fut diplômé de l’École de Sciences politiques. Dans les années précédent la guerre, il écrivait dans plusieurs journaux ou revues de sociétés savantes comme le Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts. Il est possible qu’il ait appartenu ou soutenu l’Action Française, un Pierre Déchaume, du Loiret, soutenant l’organisation en 1928.
En 1940, il était célibataire et habitait 17 rue des Potiers à Moulins avec sa mère. Il était agent d’assurance. Il était également propriétaire d’une maison, dit Le Jardinet, à Saint-Parize-en-Viry (Nièvre) où sa mère se retira.
Au moment où il fut arrêté, il hébergeait chez lui, Monsieur Paul Dupieux, l’archiviste départemental. Il a été arrêté par un Feldgendarme en septembre 1941, sans doute sur lettre de dénonciation et incarcéré en prison à Moulins (Allier). Il était soupçonné d’espionnage contre les Allemands. Une voisine confirme qu’il relevait le nom de tous les trains qui transportaient des troupes et qui se trouvaient de passage à Moulins. Il relevait aussi le nom des femmes fréquentant des Allemands. L’archiviste départemental signala aussi qu’il avait fait passer les bijoux d’une juive à la ligne de démarcation et que cela avait pu être le prétexte de son arrestation. Il précise que le SD prit l’affaire en charge quand des fiches de renseignements furent trouvées à son domicile.
Les circonstances de sa mort sont controversées. Sa famille estima qu’il était mort vraisemblablement des suites des sévices reçus. Il portait une ecchymose sur le front. Un prisonnier et surtout un surveillant témoin de la scène affirmèrent au contraire qu’il s’était pendu avec un drap dans l’escalier après avoir appris qu’il allait être transféré le lendemain à Paris. L’autorité judiciaire enquêta sur cette mort considérée comme crime de guerre.
Après son décès, il fut enterré à Saint-Germain-Chassenay (Nièvre).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217243, notice DÉCHAUME Pierre, Émile par Eric Panthou, version mise en ligne le 18 juin 2019, dernière modification le 26 janvier 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 157 : crimes de guerre à Moulins .— État civil Courtenay en ligne .—Généanet.

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