MOREAU Jean, Yves, Marie

Par Thomas Pouty, Stéphane Robine

Né le 10 octobre 1910 à Pouldavid-sur-Mer (Finistère), exécuté sommairement le 9 août 1944 à L’hôme-Chamondot (Orne) ; ouvrier coiffeur ; résistant, membre des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Né dans une famille de huit enfants, Jean Moreau prit de bonne heure le chemin de la capitale pour gagner sa vie. A Paris, il adhéra en 1933 aux Bretons émancipés, association dont il devint par la suite le trésorier. Ouvrier coiffeur, il prit part à la campagne de France en 1940 au 44ème régiment d’artillerie. Capturé le 21 juin 1940, il fut interné à Neuf-Brisach (Haut-Rhin). Prisonnier en Allemagne, il refusa de travailler et tenta de s’évader à deux reprises. Son esprit rebelle lui valut alors d’être envoyé au camp disciplinaire de Rawa Ruska (Stalag 325) pendant six mois, en 1941-1942. En mai 1943, il réussit enfin à s’échapper d’Allemagne après un périple de quinze jours, à travers l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Grâce aux Bretons émancipés de Paris, il réussit à se faire démobiliser comme malade et regagne la Bretagne. Affaibli physiquement, mais plus fort moralement, il nourrit l’idée de continuer la lutte pour chasser l’occupant allemand.

Ayant réussi à rejoindre les rangs des FTP, Jean Moreau mit sur pied une résistance active, d’abord dans la région de Douarnenez, ensuite à Quimper puis à Morlaix et finalement dans toute la Bretagne. Parallèlement à ce travail d’organisation, il effectua des liaisons avec Paris en transportant des tracts, des journaux et des armes.
Son allant lui valut d’être promu, en juillet 1943, commissaire aux effectifs des FTP du Finistère. Vers la même époque, il prit part à l’attaque de la prison de Quimper dans le but de délivrer 27 résistants internés. En décembre, le commandement de Jean Moreau s’étendit à la Bretagne.
En avril 1944, dans le cadre de l’unification des mouvements de Résistance au sein des FFI, Jean Moreau représenta les FTP au sein de l’état-major de la subdivision M 1 (Manche, Calvados, Eure) en accédant aux fonction de responsable du 3e Bureau.
Le 16 mai, vers 23 heures, au domicile de la famille Rycroft, à Argentan (Orne), Jean Moreau assista à une très importante réunion en présence du général Allard, chef de la subdivision M 4, le commandant des Plas, Valentin Abeille et Jean-Charles Kammerer, tous les deux DMR, leur secrétaire surnommée " Georgette ", mais aussi Daniel Desmeulles et son adjoint André Mazeline, Albert Barrière, chef du 3e Bureau de M 4, Marcel Barraqué chef du 4e Bureau de M 4, et probablement quelques autres… Informée de ce rendez-vous, la Gestapo, procéda à une vaste rafle. Le 17 mai, dans la matinée, Jean Moreau fut arrêté chez Céline Rycroft.
Après avoir subi un premier interrogatoire, Jean Moreau fut conduit à Alençon (Orne), puis au Mans (Sarthe) où il tenta de s’évader en sautant de la voiture qui le transporte.

D’abord emprisonné au château des Ducs, il fut exécuté le 9 août 1944 à L’Hôme-Chamondot, lieu de repli de la Gestapo d’Alençon lors de sa retraite devant l’avance alliée.Selon un témoignege sa dernière résistance : fut de casser la pelle avec laquelle on lui dit de creuser sa tombe.
A la Libération, sa dépouille sera ramenée à Douarnenez.


Son nom figure sur la stèle commémorative de L’Hôme-Chamondot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article217280, notice MOREAU Jean, Yves, Marie par Thomas Pouty, Stéphane Robine, version mise en ligne le 19 juin 2019, dernière modification le 19 décembre 2021.

Par Thomas Pouty, Stéphane Robine

SOURCES : SHD Caen, AVCC.— Archives du commandant André Mazeline conservées par Danielle Mazeline.— DVD Rom AERI, La résistance dans l’Orne.— Genweb (consulté le 17-06-19).— Archives familiales.

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